jeudi 18 avril 2013

Savonarole, le dominicain fanatique


Jérôme Savonarole 

Je déteste ce Savonarole, ami de Michel-Ange.

Prédicateur fanatique, il règne sur la ville de Florence, ville en proie au désordre et au tumulte. Il veut éradiquer la corruption morale du clergé, ses sermons hypnotisent et culpabilisent. Pic de la Mirandole se départit de sa fortune. Botticelli changea radicalement sa manière de peindre. Il interdit les fêtes profanes, les jeux, il imposa au peuple des tenues vestimentaires austères.

La ville de Florence fut corrompue d'une nouvelle manière par le tristement célèbre Bûcher des vanités.

Une population repentante livre aux flammes les reliques de tout culte personnel. Des livres et des oeuvres d'art sont jetés au feu, des ouvrages de Boccace, de Pétrarque sont détruits. Botticelli regarde brûler ses anciennes toiles et d'autres, leurs livres. Immense et cruel autotafé. Il faudra une excommunication prononcée par Alexandre VI pour qu'à son tour, il rejoigne le bûcher en 1498. Il fut condamné par l'Inquisition au terme d'un procès où il avoua tout ce qu'on lui demandait sous la torture. Le pape lui accordera  une ultime indulgence, il sera pendu avant d'être brûlé vif.


La vie des hommes ne valait rien,  la vie des livres et des oeuvres d'art encore moins. Merci Michel-Ange pour ces inestimables trésors en marbre, impossibles à brûler.

Tout livre détruit, que ce soit par Savonarole ou par des charismatiques catholiques, par la folie d'Hitler ou l'exigence absolue de Big Brother,  ravive, telle une violence intime, une vieille blessure de l'âme. Cela m'est intolérable. Voir brûler des livres me fait pleurer. Des bouddhas géants dynamités m'ont fait pleurer. Je pense que Michel-Ange, en son temps, a dû pleurer aussi avant de fuir la Toscane.


Je lis Michel-Ange écrit par Jack Lang et Colin Lemoyne


Aucun commentaire: