Henri IV, 1553/1610
Henri de Navarre a été baptisé dans la foi catholique et élevé en France. Lors de l'avènement de la Réforme, le royaume de Navarre a basculé dans le protestantisme. En dépit de tous ces déchirements, les liens de sang royal et les réseaux d'allégeance subsisteront. Les controverses théologiques ne passionnent guère Henri. Catherine de Médicis, pour le garder à l'oeil, lui offre sa fille en mariage, la célèbre Margot. Il acceptera de se convertir pour la quatrième fois. Tous les nobles protestants sont invités au Louvre. La Cour célèbre non seulement l'union du roi de Navarre et de Marguerite de Valois, mais la réconciliation entre huguenots et catholiques. Mais voilà que le drame arrive. Ce sera une noce de sang!
L'Amiral Coligny, revenant à pied du Louvre, est victime d'un attentat manqué. L'assassin est un papiste fanatique. L'indignation du roi Charles IX ne suffit pas à calmer la fureur des nobles protestants qui crient vengeance et craignent pour la vie d'Henri. Partout, des rumeurs de complots circulent. La famille royale craint les pires représailles. La veille de la St-Barthélémy, le roi Charles IX, tient conseil. Il décide de frapper le premier. Par un acte de justice expéditive, il éliminera les chefs du parti protestant, n'épargnant que les deux princes de sang, Navarre et Condé. L'Amiral Coligny, tiré de son lit est achevé et défenestré. Les nobles protestants, invités du Louvre, au coeur du plus sordide guêt-apens, seront chassés et tués. Les Parisiens alertés par le tumulte, croyant à un coup de force huguenot, font sonner le tocsin et commencent à massacrer hommes, femmes, enfants. On pille les maisons des hérétiques. Certains catholiques soupçonnés de tiédeur, sont aussi égorgés de même que beaucoup d'étrangers. La populace, enivrée par l'odeur du sang, emportée par une furie purificatrice, poursuivra sa sinistre besogne durant plusieurs jours encore. 30 000 personnes seront assassinées. Et la folie meurtrière se répandra à travers toute la France, alimentée par le clergé catholique; le roi a perdu le contrôle. Henri de Navarre s'enfuit. Margot le rejoindra avec sa cour, scandalisant les huguenots par ses moeurs débridées.
Charles meurt de tuberculose, son frère devient roi, Henri III . Côte à côte, Navarre et Henri III luttent contre "la Ligue", faites de catholiques fanatiques dirigés par Henri de Guise, qui sert secrètement les intérêts du roi d'Espagne. Le Ier août, le roi accepte de recevoir un jeune moine. À peine entré dans le cabinet du roi, Jacques Clément brandit un poignard et transperce le ventre du roi. Le roi va mourir, Navarre, les larmes aux yeux est à son chevet. Surmontant ses souffrances, le roi ordonne à tous les gentilshommes de sa Cour de prêter serment à son beau-frère. Il l'adoube devant eux. Il le désigne comme son successeur. Henri, un huguenot, roi d'une France catholique !!! Nostradamus l'avait prédit!
Henri IV abjure la religion réformée et promet de vivre et mourir en catholique. À Chartres, il est sacré roi de France. Pour les protestants, Henri est un traite et un apostat; pour les catholiques, un converti douteux. Devenu roi, Henri fait appliquer l'Édit de Nantes, édit de pacification qui visait à mettre fin à une sanglante guerre civile, il fait la paix avec le roi d'Espagne, il obtient l'annulation de son mariage avec Margot et épouse Marie de Médicis qui lui donne un dauphin, le futur Louis XIII. Courageux, séducteur, bon vivant, pacificateur, il deviendra un des emblèmes les plus populaires de l'identité française, son assassinat déboucha sur la sacralisation de la personne du roi. Il sera assassiné par Ravaillac de deux coups de couteau. "L'ampleur des haines que sa politique de réconciliation aura soulevé contre lui, était telle que son assassin peut être considéré comme l'instrument inconscient d'un immense VOULOIR COLLECTIF" (Roland Moustier).
Je suis allée à Québec récemment, et j'ai été interpelée par le fait qu'au Québec, nous ayions nommé un boulevard, Henri IV.... Nous étions la Nouvelle-France!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire