mercredi 13 juillet 2011

Etty Hillesum disparut dans la nuit de la Shoah, à l'automne 1943


Etty Hillesum 1914-1943

Pour Etty, la haine et la violence sont des réponses inadéquates au problème de la guerre. "Je ne vois pas d'autre issue: que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe en lui tout ce qu'il croit devoir anéantir chez les autres. Soyons convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde, nous le rend plus inhospitalier qu'il ne l'est déjà. L'amour reste la seule solution pour résister au mal. Le remède au mal réside en nous, nulle part ailleurs".

Le regard qu'elle pose sur sa rose en train de se faner sur son bureau, est l'image de sa propre vie. "Entre ma machine à écrire, un mouchoir et une bobine de fil noir, ma rose thé se fane, elle est d'une beauté et d'une délicatesse presque insoutenable. En s'étiolant doucement et avec résignation, elle commence à quitter cette vie courte et froide. Elle est si fragile et d'une telle grâce devant sa mort lente que j'en ai presque le coeur brisé. Une rose thé, il faut la laisser mourir tranquillement, en silence. Avant, je pouvais être inconsolable et ressentir une tristesse incompréhensible à la vue d'une fleur fanée. Mais il faut accepter le dépérissement dans la nature sans y apposer de résistance. Et savoir qu'il y a toujours une nouvelle floraison". Avec détachement, Etty va au-devant du sort qui l'attend, lucide, consentante, sans défaitisme ni résignation.

Au moment où Etty quitte Westerborg en direction d'Auschwitz, "Je souhaite être un baume versé sur tant de plaies...", elle est devenue une mystique.

"Il y a des gens que je porte en moi comme des boutons de fleurs et que je laisse éclore en moi. D'autres, je les porte comme des ulcères, jusqu'à ce qu'ils crèvent et suppurent".

Soixante-dix ans après sa mort, son témoignage interpelle toujours.


Et voilà que je trouve ma vie trop pleine de tout et de rien. Encore cette vieille nostalgie de Dieu qui remonte à la surface. Je pense à retrouver ces temps de méditations quotidiennes qui ont émaillé ma vie, sporadiquement. Ce livre et cette vie m'y engage avec douceur... Je pense à elle comme on prie une sainte...

Le convoi Documentaire, A. Bossuroy, 60 minutes, 2009 – Voyage initiatique de deux étudiants en Europe, inspirés par la lecture d'Etty Hillesum.



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