jeudi 18 août 2011

Caravaggio, le sublime voyou...



L'incrédulité de saint Thomas


David et Goliath


Incroyable trajectoire d'un voyou génial! Mystique amoureux de la transgression, il est attiré autant par la gloire et la puissance que par les mystères divins. À vingt-cinq ans, il quitte sa bourgade natale Caravaggio et part pour Rome. Son nom deviendra célèbre.


La Méduse

Quatre cents ans plus tard, une exposition grandiose de ses oeuvres réjouira les grands musées du monde. Les Français appelleront Michelangelo Merisi da Caravaggio, le Caravage.   

Génie et bandit, il est emprisonné à plusieurs reprises. Il était obsédé par les armes, il gardait toujours sur lui, une épée, un poignard et un pistolet. En 1598, il est arrêté pour le port de l'épée sans licence. Il est incarcéré là où Giordano Bruno est, au même moment, détenu et torturé. Il assistera à l'exécution de Giordano Bruno, brûlé vif. À Rome, l'Église brûlait ses intellectuels. Il demeurera toute sa vie, un rebelle au caractère brutal doué d'un pouvoir de séduction exceptionnel, un voyou arrogant qui peignait divinement.

En 1606, il tue un jeune homme au cours d'un duel. Il dut quitter Rome pour se cacher. Cette fuite vaudra au Caravage une condamnation à mort par contumace. Pendant les quatre ans qui lui restent à vivre, il cherchera sans relâche à faire commuer cette sentence et même en obtenir l'amnistie définitive, soudoyant les gens influents à coup d'innombrables toiles. Il continue de peindre car les commandes affluent et il deviendra presque riche mais c'est un artiste traqué, obligé de vivre une vie d'errance; cette errance sera ponctuée par des chefs d'oeuvres émouvants. La dispense romaine est enfin accordée mais il dort avec une dague à portée de la main, ses ennemis sont nombreux. En 1609, il est gravement blessé et défiguré par un poignard.

L'histoire de sa mort a donné lieu à plusieurs versions, dont celle-ci: il serait mort sur une plage de sable noir, possiblement assassiné. Le mystère de sa mort reste une énigme.

Malgré sa violence, Caravaggio était un être profondément spirituel et cette spiritualité religieuse demeure une clé pour la compréhension de son oeuvre.

Extraits du livre Le peintre assassin de José Frèche et Le Caravage de Jacques Attali

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