Algérie-Maroc-Tunisie, la colère des peuples (suite)
L'histoire de Mohamed Bouazizi se qualifiera désormais tel un conte immortel dans l'histoire arabe. Elle s'est déroulée à la fin de la première décennie du XXIe siècle mais cette histoire ne déparerait pas un récit des Mille et Une Nuits. Un marchand de fruits d'une province inconnue a défait le tyran qui vivait dans le velours, l'or et la prosternation de ses vizirs au palais. Et... ce n'est pas une légende mais une réalité que l'intégralité de l'imaginaire arabe a reconnu immédiatement pour sienne.
Depuis les années 2 000, le monde de l'entreprise est aux mains des hommes et des femmes d'affaires liés au pouvoir par le jeu des alliances et des services rendus. Un système de pillage a été mis au point par l'épouse de Ben Ali, Leila Trabelsi. Elle plaçait ses soeurs et ses frères à tous les postes clés de l'économie tunisienne et la famille Ben Ali-Trabelsi était parvenue à asseoir son pouvoir financier dans tous les secteurs du pays, faisant et défaisant les carrières financières et politiques à Tunis.
82 000 diplômés sortent chaque année des universités tunisiennes. La Tunisie est pleine de ces diplômés chômeurs dont la tragédie a éclaté au grand jour avec celle de Bouazizi. Après avoir vivement tenté d'être reçu au gouvernorat de sa région, Mohamed Bouazizi s'est aspergé d'essence sur la place publique.
Peu après, une journée historique s'écrit dans le sang des Tunisien. Des balles réelles étaient tirées sur les manifestants. Ben Ali, dégage! scandait la foule. C'était le début de la révolution. Une révolution non-stop qui en moins d'un mois, créerait une onde de choc qui se propagera dans quasi tout le Magreb.
Extrait du livre de Martine Goslan, Éditions L'Archipel
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