mardi 20 mars 2012

Francesco et Domingo


François d'Assise

"François mène une vie de radicale pauvreté et de chasteté qui est en contradiction flagrante avec les moeurs corrompues du clergé de son temps; il s'identifie au Christ au point de recevoir les stigmates de la passion, les marques de crucifixion aux mains et aux pieds, ce qui n'était jamais arrivé en mille deux cents ans de christianisme; il parle aux animaux et fait l'éloge de la nature alors que l'Église ne s'intéresse qu'à l'être humain, etc...

Mais en 1210, alors que François se rend à Rome convoqué par  le pape Innocent III, ce dernier fait un rêve dans lequel il voit l'Église, symbolisée par la basilique Saint-Jean de Latran, s'écrouler et la figure de ce petit moine italien la sauver, au dernier moment. Il soutiendra donc la réforme franciscaine qui aura peut-être en effet, sauvé l'Église d'un effondrement sous le poids de sa puissance temporelle et financière". Frédéric Lenoir

Dominique de Guzmàn (1170-1221)

Dominique de Guzmàn était là quand François a été reçu par le pape. L'un devient fondateur des Franciscains et l'autre, des Dominicains. J'ai toujours été impressionnée par le fait  que certaines époques puissent offrir  au monde des génies d'égale valeur changeant radicalement les moeurs, les arts, les philosophies, la religion. Je pense à Socrate et Platon, à Michel-Ange et Léonard de Vinci, à François et Dominique.

L'Histoire réhabilite Dominique. Il ne fut pas le premier inquisiteur nommé par le pape. Il meurt en 1221, après une longue maladie, un an avant que l'Ordre fondé par Dominique ne soit impliqué dans l'Inquisition, Jules Michelet en fait le "terrible fondateur" de l'Inquisition et  les Dominicains eux-mêmes, au Moyen Âge, ont accrédité cette légende. J'y ai cru aussi et j'en fus blessée spirituellement. J'aimais les Cathares et je détestais la torture et les bûchers. Mais Dominique tenta désespérément et vainement de les convertir. Son Ordre devient un ordre prêcheur, et les Dominicains (pas tous), des inquisiteurs. Huit cents ans plus tard je pense encore: "Honte à eux!"



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