samedi 30 mars 2013

La pythie de Delphes



La Pythie

Je continue d'être très inspirée par des visages de femmes. Le soir juste avant de m'endormir, des visages d'hommes et de femmes défilent devant mes yeux fermés. Je m'interroge beaucoup à ce sujet. J'ignore si cela peut être une source de créativité. Dans ce cas, ce filon me semble dès lors, inépuisable.

C'est la pythie de Delphes qui m'a inspirée cette oeuvre. Je raconte son histoire.

Crésus, roi de Lydie, doit prendre une décision importante. Il envoie ses émissaires à Delphes pour consulter Apollon, qui parle par l'intermédiaire d'une prêtresse, la Pythie. Les consultants formulent leur demande par l'intermédiaire d'un prophète. Ils entendent, sans la voir, la prêtresse prononcer des paroles inintelligibles. Un autre prophète, dans le "bureau des oracles", leur traduit en vers la réponse d'Apollon. Ils reçoivent enfin, un document transcrivant l'oracle et un procès-verbal est conservé dans les archives du sanctuaire.

Crésus se réjouit de l'oracle  que lui rapportent ses émissaires: "Si Crésus franchit l'Halys, il détruira un grand empire." Confiant, il part à la tête de ses armées à l'assaut de la Perse. Mais le roi Lydien a oublié que les oracles de Delphes donnés par Apollon doivent être interprétés avec circonspection,  il n'a pas compris que c'était en fait son propre royaume qu'il était en train de mener à sa perte!

Python, dans la mythologie grecque est un serpent, fils de Gaïa, la Terre. Il veillait sur l'oracle. La légende raconte que la prêtresse respirait les émanations du venin d'un python, ce qui induisait sa sensibilité médiumnique et prophétique. D'où son nom. 

lundi 25 mars 2013

14 000 crânes d'Indiens...


Harlyn Geronimo

"14 000 crânes d'Indiens sont stockés dans les sous-sols du Musée National d'Histoire Naturelle, Washington, dans l'attente d'une restitution à leur tribu d'origine. En 1868, le Smithsonian Institute a financé une étude dont le but était de prouver en mesurant leur boîte crânienne, que les Indiens étaient inférieurs aux Blancs. De l'argent avait donc été offert à tous ceux qui pourraient leur fournir ces ossements d'Indiens. Cet argent a prouvé qu'il n'y avait aucune différence de taille. Mais les crânes ainsi achetés sont restés sur place... " Harlyn Geronimo

"Pourtant les Américains se rendent au Vietnam pour rechercher les restes de ceux d'entre eux qui y sont morts. C'est la même chose..." John Fryar.

Petite note: Harlyn raconte que selon une légende, les Apaches seraient des descendants des Mongols. Les enfants apaches comme les enfants mongols, ont la tache bleue, au bas du dos. Les Mongols seraient arrivés en Alaska il y a environ 800 ans.

Je lis Sur les pas de Geronimo écrit par un de ses descendants, Harlyn Geronimo

dimanche 24 mars 2013

Geronimo et les Bush


Géronimo, chef apache Chiricahunas

N'étant pas enterré près de son arbre tout près de la rivière Gila, Geronimo n'a pu terminé le Grand cycle de la Vie. Les Apaches aimeraient que sa dépouille soit transférée au Nouveau-Mexique, là où il né. Des démarches ont été entamées auprès des autorités pour effectuer ce transfert. Mais les os de Geronimo ont été volés. Une affaire liée à la société secrète Shull and Bones, Crâne et Ossements, dont le siège se trouve dans l'enceinte de l'Université de Yale. Société très puissante, plusieurs de ses membres furent présidents des États-Unis: William Howard Taft, George Bush et George W. Bush, de même le sénateur Kerri, de nombreux agents de la C.I.A. etc...

Depuis longtemps, une histoire circule selon laquelle Prescott, le grand-père de George W. Bush et quelques-uns de ses amis de Yale, tous membres de cette société secrète, auraient profané et  pillé la tombe de Géronimo, à Fort Sill. Ils auraient volé son crâne, ses fémurs, une bride d'argent et ses étriers ensevelis avec lui. À l'aide d'acide, ils ont enlevé de la tête de Géronimo, les cheveux et la chair. Ils ont ensuite utilisé cette tête pour des rituels loufoques auxquels ont assisté des générations de Bush. Les membres de la société secrète ont toujours démenti. 

Geronimo a eu des descendants, Harlyn Geronimo, medecine-man, est l'arrière petit-fils du célèbre guerrier apache. Il entreprit une action contre le gouvernement américain pour rassembler les restes de son aïeul afin qu'ils soient rapatriés  sur sa terre natale. Jonathan Bush, le fils de Prescott fut mandaté pour remettre le crâne de Geronimo à sa tribu. La rencontre eut lieu à New-York et Anderson qui recherchait ce crâne depuis vingt ans s'est rendu à New-York. Jonathan et ses amis ont effectivement présenté un caisson à l'intérieur duquel se trouvait un crâne, beaucoup trop petit pour être celui d'un adulte. Anderson a refusé de le prendre, il s'agissait d'un crâne d'enfant!!!

Qu'attend-on pour obtenir une ordonnance permettant d'ouvrir la tombe de Geronimo? On saurait tout, hors de tout doute. Les démarches se font, les décisions ne se prennent pas!!!


"Bien plus haut que les aigles plane l'esprit de Go Khla Hey Geronimo." 

Harlyn Geronimo a alerté les médias et il a fait plusieurs émissions de télévision. Il a demandé que les ossements exposés dans le tombeau de la société secrète soient examinés et comparés à son propre A.D.N. Le refus est formel. Le rituel funéraire est l'un des rites les plus sacrés dans la culture apache. Le peuple  apache, sans voix, souffre. Les puissants sont tout-puissants...

Mais quelle famille! Des familles émetteuses de souffrances!!!


"Je suis né aux sources de la Gila." 
Géronimo est mort après 20 ans de captivité, le 17 février 1909

Sur son lit de mort, Geronimo délivre un message prémonitoire pour l'avenir de l'humanité:

Quand le dernier arbre aura été abattu
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée

Quand le dernier poisson aura été pêché
Alors, on saura que l'argent ne se mange pas.


lundi 18 mars 2013

Marc-Aurèle Fortin, peintre au destin cruel...


Marc-Aurèle Fortin ( 1888-1970)


Il n'aura eu toute sa vie d'autre ambition que de devenir un peintre, un grand peintre. Il dira: "J'ai fait voeu de faire des chefs d'oeuvre". Ni l'alcool ni les histoires d'amour ni la paresse ne le détourneront de sa passion. Avec sa tenue vestimentaire défraîchie voire négligée, ne vivant exclusivement qu'en chambre, il projettera l'image du peintre maudit. C'est au sens de la privation qu'il associera sa vocation de peintre.


Ses grands arbres surgissent dans l'histoire de la peinture comme si jamais aucun peintre avant lui n'avait regardé un arbre et réussi à le rendre frémissant dans toute sa frondaison accompagné d'étonnants effets de nuages.


Ormes


Maison rouge en hiver


Et des aquarelles remarquables


Il expose régulièrement et certaines galeries présentent ses oeuvres en permanence. Il adopte la bicyclette et parcourt ainsi de nombreuses régions. À l'automne 1944, il a la surprise de recevoir une demande en mariage, de la part de sa logeuse. Sa mère étant décédée, elle se retrouve seule avec son chambreur, s'il refuse, elle sera suspectée de concubinage. Il accepte. Ce mariage ne sera pas consommé. L'entente du couple durera quatre ans. La mère de Fortin meurt à son tour à 92 ans; il reçoit sa part d'héritage et il part seul pour la Gaspésie, espérant que les bains d'eau salée guériront ses blessures aux jambes. Il souffre d'un diabète sévère depuis sa jeunesse. Mais l'infection ne cesse d'empirer. Il songe à employer quelqu'un pour l'aider à l'entretien et voir à ses affaires. C'est alors que le destin frappe à sa porte en la personne  d'Albert Archambault.


Maisons à Sainte-Rose

Ce jeune homme de 25 ans, père de deux enfants est camionneur et vendeur. Fortin, dont la santé continuait à se dégrader voit en ce vendeur itinérant l'homme providentiel pour lui servir d'aide. Cette même année, il lui achète une automobile afin qu'il le conduise à New-York, mais le mal a tant progressé que ce voyage ne se fera pas. Maintenant, Archambault sait que Marc-Aurèle a de l'argent. Le 24 février 1955, le peintre se fait amputer la jambe gauche. La veille de l'opération, n'ayant personne d'autre à qui s'en remettre, Fortin signe devant notaire un acte de procuration au nom d'Albert Archambault faisant de celui-ci son fondé de pouvoir pour toutes ses affaires sans exception. À partir de ce moment, cet homme sera l'orchestrateur du drame que va devenir la vie de Marc-Aurèle Fortin pour les dix prochaines années.

Usant de béquilles, il apprend à se déplacer  et à s'installer devant son chevalet. Quatre années plus tard, c'est l'amputation de l'autre jambe. Il n'habite plus sa vieille maison de pierre, il en a été exproprié au moment où l'on construisait l'autoroute des Laurentides. Archambault qui a la manie de l'alccol et est toujours criblé de dettes a pris, dès le début, l'habitude de vendre à des prix dérisoires des tableaux de Fortin à son insu. Lors des transports et de l'entreposage des oeuvres qui remplissent la vieille maison de pierres qu'on va démolir, Archambault qui ne veut pas s'embarrasser de ce fardeau, prend l'initiative de vider les lieux. Il charge  un ou deux voyages de camion et va déposer le tout au dépotoir. Après quoi, il y met le feu. Impotent, à la merci de cet homme, Fortin voit son oeuvre partir en fumée. S'il récrimine, Archambault menace de ne plus s'en occuper. Pendant ce temps, à même les économies de Marc-Aurèle, Archambault se construit une nouvelle maison. Le peintre aura sa chambre à l'étage. Les réserves de tableaux s'épuisant, il pousse le peintre à donner des leçons de dessin à son fils de seize ans. Celui-ci s'emploiera à copier la manière de l'artiste. Ainsi de faux tableaux signés Fortin  seront vendus par Archambault à des collectionneurs.

En 1964, la Galerie nationale du canada présente à Ottawa une exposition rétrospective de Marc-Aurèle Fortin qui circulera partout au Canada. Voilà le nom de l'artiste propulsé à l'avant-scène de l'activité culturelle. On s'interroge sur la situation de l'artiste que l'on sait toujours vivant, mais au sujet duquel des rumeurs courent de plus en plus. En cette année 64, les demandes de visites se font de plus en plus nombreuses mais Archambault refuse à tous l'accès au peintre.

À l'automne 66, le scandale éclate. Deux journalistes réussissent à franchir la porte d'Archambault en son absence. Ils interviewent et photographient Fortin, et  le reportage paraît à la une du journal La Patrie. "Ce que je viens de voir est atroce!" lance d'emblée Louis-Martin Tard. Et de décrire l'état abject dans lequel croupi le grand peintre, vieil homme de 78 ans au crâne rasé, vêtu d'une robe de chambre ouverte sur ce demi-corps devenu le sien. Tête de bagnard, barbe de plusieurs jours, l'oeil gauche à demi-fermé, presque aveugle, il gît dans des draps gris d'une saleté repoussante. René Buisson, collectionneur, fait 400 milles en auto pour sortir Fortin de cet enfer. 

Les trois dernières années de sa vie se passeront dans la dignité, au sanatorium de Macamic, en Abitibi.

En 67, Archambault est assigné à comparaître au Palais de justice de Montréal, sous l'accusation d'avoir vendu des faux-tableaux de M.-A. Fortin. Il est condamné à un an de prison.

Extraits du livre Marc-Aurèle Fortin, L'Expérience de la couleur 

J'ai suivi passionnément les péripéties du scandale Marc-Aurèle Fortin. À sa mort, je me suis rendue au salon funéraire à Sainte-Rose où il était exposé. J'étais tout à fait seule. Une dame dans l'anti-chambre n'a pas bougé. Seule avec le grand peintre que j'aimais tant... Je me  suis agenouillée, je l'ai honoré. J'étais émue et priante. Plus de quarante ans plus tard, je trouve encore que son histoire de vie est déchirante.




dimanche 17 mars 2013

Les Apaches, guerriers silencieux...


Géronimo

Sitting Bull

Naiches 

Cochise


En temps que peuple, les Apaches ne furent jamais christianisés, urbanisés, colonisés ni réduits en esclavage. Les Euro-Américains ne les ont jamais considérés comme des frères humains, ils incarnaient l'ennemi. Personne ne pénétrait au coeur du territoire apache sans y être invité. Des périodes de paix relative entre les Mexicains et les Apaches se ponctuaient par de longues années de guerres sans pitié où les niveaux de cruauté étaient aussi féroces d'un côté que de l'autre. Les Apaches de la Sierra Madré n'étaient déjà plus qu'une centaine en 1900. Ils étaient en voie d'extinction. On ne parlait que d'eux dans toute la zone frontalière. Ils étaient devenus "légende" de leur vivant.


Dans le film western Fort Apache, un jeune officier joué par Henry Fonda parle avec mépris des Apaches qu'il vient d'apercevoir. John Wayne, son aîné, le met en garde: "Si vous les avez vus, ce n'était pas des Apaches". Les Apaches pouvaient se transformer en fonction de ce qui les entourait, et les soldats passaient à côté d'eux sans les voir. (M. Yuzos) Les enfants Apaches apprenaient à se cacher dès leur plus jeune âge. En cas de danger, on leur indiquait une cachette, et on leur disait de devenir rocher ou arbre, de ne pas remuer un cil jusqu'à ce que quelqu'un vienne les chercher.

Les Mexicains redoutaient les Apaches. Les attaques arrivaient sans prévenir. Même après la reddition de Géronimo en 1886, après que les 400 Apaches Chiricahunas eurent été presque tous déportés et emprisonnés en Floride sous contrôle du gouvernement américain, l'idée qu'il restait des Apaches dans la Sierra Madre a suffi pour que les Mexicains se tiennent à l'écart des montagnes pendant encore une génération.

En 1932, des ranchers décident de se débarrasser des Apaches une fois pour toute. Opération qualifiée "mission d'extermination". Un scalp d'enfant apache était payé 25$. On pouvait tirer à vue sur les Apaches. On les a tué un par un. Sang, carnage, biens éparpillés et enfants scalpés. La loi interdisait ce genre d'expédition... mais on fermait les yeux.

Après certaines tueries, les ranchers ont adopté des enfants orphelins. On raconte qu'un garçon s'est mordu sciemment pour s'entailler ses veines et il est mort d'hémorragie. Déracinés, ces enfants ne survivaient pas longtemps.

Les Apaches ont vécu pendant des siècles  dans cette région reculée de la Sierra Madre. Ils ont survécu aux invasions européennes, ils ont été encerclés par les envahisseurs sans jamais être délogés. Ils étaient des  guerriers insaisissables, invisibles et silencieux. Ils continuent de vivre dans notre imaginaire comme des héros dangereux et ils sont passés dans le langage populaire comme tels.
  
Je lis Les guerriers silencieux, les Apaches de Grenville Goodwin et son fils Neil Goodwin

Je suis fascinée.

mercredi 13 mars 2013

La fin de l'Empire inca



L'Inca Atahualpa


Une épidémie fait rage transmise par les Européens se trouvant dans le nord du pays. Huayna Capac, le onzième Inca est mourant. Huayna laissait  son empire au fils qu'il a eu d'une princesse de Quito dont il était éperdument amoureux et il  laissait à son fils légitime  tout ce qu'il avait lui-même rajouté par ses conquêtes dans le Nord. Ce partage sans précédent fut catastrophique. Une guerre civile éclata entre les deux demi-frères. Huascar fut immédiatement proclamé roi à Cuzco  et les hostilités s'ouvrirent dès le jour du couronnement. Huascar  réunit une armée  et déclara la guerre à son demi-frère. Atahualpa organisa à son tour une puissante armée. Tous les descendants  et les partisans de Huascar furent massacrés, même les enfants à naître seront arrachés du ventre de leurs mères mourantes. L'empire n'est plus que sang et vengeance.  Alors que Atahualpa se rendait à Cuzco pour y être couronné, on lui annonça une nouvelle extraordinaire: Viracocha, le premier dieu des Incas, créateur de toutes choses était de retour par la mer, suivi d'animaux ressemblant à des moutons: des chevaux. Mais il s'agissait du cruel conquistador Francisco Pizarro et  il demandait à être reçu par l'INCA.



Le Dieu Viracocha

Viracocha, d'après la légende, créa l'univers, parvint à  l'océan Pacifique et disparut derrière l'horizon sur un bateau, en prévenant les hommes qu'un jour, il reviendrait. L'arrivée de ces hommes fut interprétée par Atahualpa comme le retour du dieu Viracocha, le dieu barbu. Il décida donc de différer son voyage à Cuzco et se rendit dans la ville de Cajamarca. En 1532, Pizarro, après avoir traversé un col difficile, aperçut en contre-bas la vallée de Cajamarca qu'Atahualpa avait déjà fait évacuer. Avec ses troupes, Pizarro avança vers le campement des Incas. Atahualpa, assis sur un trône doré, fit savoir aux visiteurs qu'ils les recevraient le lendemain matin, dans la ville abandonnée. Sûr de son invincibilité, l'INCA n'ordonna aucun mouvement contre eux, les considérant comme ses invités. Pizarro prépara immédiatement ses plans pour le matin suivant. Il irait à la rencontre du "SAPA INCA" sur la place principale accompagné d'un moine et d'une poignée d'hommes seulement. Le reste des troupes resterait caché dans les bâtiments environnants, prêts à sortir et à ouvrir le feu sur les incas dès que le mot de passe "Santiago!" serait lancé.

Atahualpa hésitait. Ses doutes le tourmentaient. Devait-il croire la prophétie de son père sur des envahisseurs, destructeurs de la civilisation inca, ou bien fallait-il faire confiance à la légendaire promesse de retour faite par le dieu Viracocha, la divinité à peau blanche, créatrice de l'univers?

L'armée d'Atahualpa composée de 6 000 hommes se dirigea vers la ville de Cajamarca. Pizarro, arrivé sur la place principale, envoya le père Valverde au-devant d'Atahualpa. Le moine prononça une homélie de bienvenue, le mettant en garde contre la fausseté de ses croyances et lui demanda d'embrasser la foi chrétienne. L'INCA indigné, jeta à terre la Bible que le prêtre lui avait donné et désignant du doigt le soleil, il dit:" Mon Dieu vit encore!" Pizarro s'avança, saisit Atahualpa par le bras et s'écria: "Santiago!". Les soldats espagnols sortirent de tous les côtés et commencèrent à tirer dans tous les sens. Deux milles incas furent ainsi sauvagement assassinés et Atahualpa fut capturé et mis en prison. Pizarro demanda une rançon exorbitante impossible à payer. Les Incas dépouillèrent alors les bâtiments de leur or et de leur argent pour parvenir à réunir le montant convenu de 6 000 kilos d'or et presque le double d'argent. De tout le pays, les trésors affluaient. Alors qu'Atahualpa commençait à croire à sa libération, il fut condamné au bûcher pour hérésie le 29 août 1533. Bien qu'il se fut converti à la foi catholique, il fut exécuté, étranglé à un pieu, dans un lieu ouvert. Le dernier "SAPA INCA" venait de mourir.


Et c'est Francisco Pizarro qui entra triomphalement dans la capitale Cuzco. La ville fut systématiquement pillée, ses habitants torturés, violés et assassinés. Trente neuf ans plus tard, Pizarro fut à son tour assassiné.



D'après les écrits de Francesco Silvestri, Le Machu Pichu, la montagne perdue des Incas

mardi 12 mars 2013

Les Incas



Exemple de quipu



D'énormes blocs sont si bien ajustés qu'il est impossible d'y glisser la lame d'un couteau

À l'origine de tout, une légende: Manco Capac et sa soeur-épouse, Mama Occlo, nés sur l'île du Soleil dans le lac Titicaca. Ils avaient la mission d'apprendre la civilisation à un monde barbare. Une des nombreuses tribus vivant autour du lac se fraya un chemin vers le nord jusqu'à une vallée fertile, devenue par la suite la capitale de l'Empire, Cuzco. Petit à petit toutes les tribus s'identifièrent à la puissance inca. Les empereurs incas étaient considérés comme les descendants du dieu Soleil. Les pratiques religieuses comportaient des consultations d'oracles, des sacrifices humains, des transes religieuses et des confessions publiques. Les Incas avaient un génie de l'organisation. Chacun avait sa place et sa fonction.  Les Vierges du Soleil étaient vêtues de magnifiques lainages blancs et tenues sévèrement à l'écart du reste de la société. Certaines prêtresses resteront vierges toute la vie. Un petit nombre d'entre elles était choisi  comme offrande pour  les sacrifices humains au dieu Soleil et les plus belles devenaient les concubines de l'INCA. D'autres étaient données en mariage par l'INCA à ses généraux favoris ou à des chefs vaincus. Une Vierge du Soleil surprise en commerce amoureux était enterrée vivante et son amant étranglé. 

L'autorité souveraine était entre les mains de ceux que les Espagnols appelleront les "Grandes oreilles", nés dans les tribus incas originelles. Les enfants de la noblesse avaient les oreilles percées et les trous étaient progressivement agrandis jusqu'à ce qu'un oeuf puisse passer au travers. Il y avait aussi les incas par privilège, élevés à ce titre grâce à leurs qualités, souvent les fils des chefs soumis; dès lors, on leur perçait les oreilles et on leur donnait pour épouse une Vierge du Soleil. De retour dans leur territoire d'origine, ils participaient à la gloire de l'INCA; ils assumaient de hautes responsabilités, des liens de loyauté garantissaient les faveurs reçues.

Bien qu'ils n'aient pas d'écriture, il est intéressant de noter qu'à partir du guipu (cordes et noeuds), ils sont parmi les rares peuples ayant saisi le concept du zéro.

En 1500, les conquêtes incas sont terminées et l'Empire est à son apogée. À Cuzco, l'INCA est entouré d'une cour prestigieuse. Il mange dans une vaisselle d'or et d'argent. Ses vêtements sont faits dans la laine la plus belle et chacun n'est porté qu'une fois, puis détruit. L'État ne laisse personne dans le besoin, affamé ou sans abri. La monnaie n'existe pas, ils apprécient l'or pour sa beauté. Tout l'or et l'argent appartiennent à l'INCA lui-même. Les impôts sont payés en journées de travail dont l'aristocratie est dispensée, mais celle-ci a des responsabilités administratives et la mort châtie les incompétents. Les courriers entraînés atteignent des vitesses considérables: le poisson frais de l'océan arrive à Cuzco sur la table de l'INCA le jour même où il a été pêché.

En 1527, Pizarro, un homme ambitieux, illettré, opiniâtre et cruel se met en route avec une poignée d'aventuriers vers Cuzco....

Extraits tirés du livre Contrées mystérieuses

vendredi 8 mars 2013

Pérou, Royaumes du Soleil et de la Lune




Le Machu Picchu, Pérou

Une photo panoramique du Machu Picchu couvre tout un mur d'une des salles de l'exposition du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Saisissant. Grandiose. Bouleversant.

Cette cité engloutie ne fut découverte qu'au XXe siècle, après 400 ans d'oubli, en 1911, par  l'archéologue américain Hiram Bingham. Sans jamais avoir été conquise, la ville a été abandonnée. Les conquistadors ne surent rien de son existence, cité cachée au sein de ses remparts montagneux. L'or, l'argent, les splendides tissus de laine tissés par les "femmes élues", les poteries, les momies sacrées des Incas, tout fut enlevé de la cité-forteresse. La cité demeura dès lors enveloppée dans ses brumes et son silence, la jungle recouvrant peu à peu les gradins de pierres.

Àprès un mois d'escalade continuelle, dans une chaleur humide croissante, la cité légendaire s'offre à la vue de l'explorateur, baignée de tout son mystère. L'émotion le submerge. Partout où son regard se pose, ce ne sont que des murs en granit blanc dont les pierres s'ajustent parfaitement, "les plus beaux monuments du monde" écrira Bingham, alors que les bâtisseurs ne connaissaient ni outils de fer, ni bêtes de trait, ni même la roue.


L'exposition actuelle au Musée des beaux-Arts s'intitule: Pérou, Royaumes du Soleil et de la Lune. Fabuleuse exposition couvrant la période première, suivie de l'ère de la conquête espagnole et finalement celle du Pérou moderne.




Les Espagnols s'emparèrent d'une multitude d'oeuvres d'art sublimes et les firent fondre pour les transformer en lingots d'or et d'argent. Des prêtres catholiques fanatiques détruisirent les archives historiques du peuple inca, faites de cordelettes multicolores et de noeuds appelés quipus. Ils les décrétèrent diaboliques! Leur signification est pour toujours tombée dans l'oubli.

Ce fut un plaisir  que d'avoir  partagé ce moment de vie avec mon amie Carmen... 

mercredi 6 mars 2013

Quatre générations



Maman, moi, Dominicke et sa fille, la belle Alice

L'âge n'y change rien, Thérèse, ma mère, nous accueille toujours avec un coeur grand comme le monde et à sa façon, elle prend encore soin de nous. 

dimanche 3 mars 2013

Oriah Mountain Dreamer parle....


"Nous savons que  nos actions et notre façon de penser ont des effets sur la qualité de nos vies. Plusieurs choses dépendent clairement de nous. Et plusieurs autres pas. Je ne vois aucune preuve que l'univers fonctionne selon un système méritocratique de cause à effet. De mauvaises choses arrivent à des gens bien, constamment. Certaines personnes gagnent de l'argent en faisant un travail qu'elles n'aiment pas, d'autres en ne voyant pas, par ignorance ou inconscience, le mal qu'elles causent à la planète ou aux autres. La maladie et l'infortune frappent des personnes qui suivent les élans de leur âme. De grands artistes connaissent la pauvreté. De grands professeurs vivent dans l'obscurité.

Il n'y a pas de marché à conclure ici. Nous ne pouvons pas acheter le courage nécessaire pour vivre chaque  moment de façon  à être immunisés contre les souffrances de la vie. Nous finissons par croire que si nous nous comportons correctement, si nous sommes assez gentils, assez sincères, si nous travaillons assez fort, nous serons récompensés. Si nous regrettons nos péchés et que nous nous efforçons de ne plus recommencer, nous irons au ciel, si nous faisons nos exercices quotidiens, surveillons notre alimentation, guérissons notre enfant intérieur, polissons nos affirmations, trouvons et écoutons la voix de notre moi supérieur, nos récompenses seront la santé, la prospérité, la tendresse et la paix intérieure, en d'autres termes, le ciel!

Je cherche la sagesse dans une vie qui allie la contemplation et l'action; être en union avec les joies et les peines de mon coeur et du monde, nourrie par la passion pour la vie."

Oriah Mountain Dreamer, extrait du livre L'invitation. J'aime tellement les écrits de cette femme! Il y a ici une osmose d'âmes!