mardi 2 juillet 2013

Thomas More est décapité ...


Thomas More (1478-1535)

Thomas More se prépare à la mort. Il subira quatre interrogatoires. On lui enlève ses livres et ses moyens d'écriture. Il garde dorénavant le silence. La composition du Tribunal est en soi révélatrice d'une volonté de condamner l'accusé. More affaibli par quinze mois d'emprisonnement écoute la lecture de l'acte d'accusation. Le "crime" de l'ex-chancelier est d'avoir parlé du roi avec malice, traîtreusement, diaboliquement. More démonte successivement toutes les charges personnelles prononcées contre lui. Il fait sa dernière plaidoirie mettant sa  compétence juridique et son talent d'orateur à plaider sa cause. Il plaide non coupable. Le Tribunal se retire brièvement, un quart d'heure! pour délibérer. Les membres du jury ont voté à l'unanimité la culpabilité de l'accusé. Condamné à la peine capitale, More ajoute :"Je prie Dieu pour qu'il protège le roi, le garde, lui donne la sécurité et lui envoie un conseil salutaire."

Thomas More est décapité le 6 juillet 1535. Dans sa "bienveillance" le roi a commué l'éviscération,  l'écartèlement et la pendaison en simple décollation. Mais avant, le roi lui a fait donner l'ordre de ne pas s'adresser au peuple du haut de l'échafaud car Thomas More était très estimé des Londoniens pour son intégrité et son équité. Le chevalier Thomas More demande à la foule de prier pour lui, puis il proclame à haute voix sa double et indéfectible fidélité : "Je meurs fidèle serviteur du roi, de Dieu premièrement."

Le corps du martyr est sans doute jeté dans la Tamise ou dans une fosse commune, comme c'était l'usage. Sa tête fut ébouillantée pour qu'elle ne put conserver l'apparence de la vie et plantée sur un piquet sur le Pont de Londres. Sa fille Margaret obtient de recueillir cette tête relique qu'elle gardera avec elle en quittant Londres. Le crâne de Thomas More repose dans l'église Saint Dunstan, lieu où il est toujours vénéré.

Dès que la nouvelle de l'exécution de More parvient dans les pays européens, la réprobation est unanime. Trois années plus tard, même Luther désapprouvera Henry VIII  d'avoir fait mourir son ancien chancelier. Plusieurs souverains manifestent leur indignation et comment ne pas évoquer la tristesse de son ami Érasme: "Thomas More dont le coeur était plus pur que la neige, dont le génie était tel que l'Angleterre n'en eut jamais de semblable..."

Quant à Anne Boleyn, son royal amant la fit décapiter moins d'un an après l'exécution de More. Thomas More fut béatifié en 1886 et canonisé en 1935. Le pape Jean-Paul II l'a fait patron des gouvernements et des hommes politiques en 2003.

Thomas More a un blog sur facebook.

Je termine le livre Thomas More, au risque de la conscience de Jacques Mulliez

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