Je lis La Consolation de Jacques Attali, les entretiens sont réalisés par Stéphanie Bonvicini.
Stéphane Allix, grand reporter de guerre, directeur de l'Inrees (Institut de recherche sur les expériences extraordinaires) répond:
La communication avec les morts peut être consolatrice si elle est correctement encadrée et exploitée. Il arrive que, dans les jours ou les semaines qui suivent le décès d'un proche, certaines personnes perçoivent ou aperçoivent un signe. S'il est accepté par la famille ou accompagné par une équipe thérapeutique, il peut avoir des vertus radicales d'apaisement et de consolation.
Si une mère ayant perdu récemment son fils le voit apparaître au pied de son lit et qui lui dit: "Maman, je vais bien", ce n'est pas forcément une hallucination ni l'effet d'un état de choc. Si on lui dit avec beaucoup de respect que ces expériences-là sont rapportées par énormément de gens, que ce n'est pas anormal, un apaisement s'installe. Ce type d'expérience, de communication, est généralement extrêmement rapproché des jours ou des semaines qui suivent un décès. On les appelle "des vécus de communication spontanée", sans induire la convocation d'un médium. Il y a des personnes qui apprennent le décès d'un proche par ce biais-là, de façon tout à fait inexpliquée.
Dans les jours qui ont suivi la mort de mon frère, ma mère qui se promenait au milieu de bambous plantés par Thomas dans tout le jardin, a senti son fils venu en agiter les feuillages. Était-ce un signe? Était-ce vraiment mon frère? Qui peut répondre à cette question? Mais ma mère a ensuite ressenti un apaisement considérable.
Dans les jours qui ont suivi la mort de mon frère, ma mère qui se promenait au milieu de bambous plantés par Thomas dans tout le jardin, a senti son fils venu en agiter les feuillages. Était-ce un signe? Était-ce vraiment mon frère? Qui peut répondre à cette question? Mais ma mère a ensuite ressenti un apaisement considérable.
À titre personnel, la découverte du travail des médiums, en milieu hospitalier lors des accompagnements de fin de vie, m'a convaincu qu'il y avait une certaine dimension thérapeutique à considérer la mort différemment. On n'est pas dans le registre du religieux ou de la croyance. Dans le dialogue, dans l'ouverture et dans l'acceptation d'une part de mystère, il y a un élément thérapeutique considérable! Tous les gens qui y sont confrontés le confirmeront: personnel soignant, psychologues, infirmières de soins palliatifs. C'est consolateur pour celui qui va partir, c'est consolateur pour son entourage.
Je ne pense pas qu'il faille croire pour se consoler. En revanche, on peut aller chercher au fond de soi une forme de spiritualité. Nous avons tous ces ressources en nous, et c'est une démarche de toute évidence consolatrice. Il n'existe pas de souffrance insurmontable. Stéphane Allix
À la mort de mon amie Carmen du Nord, après une visite au salon funéraire, je suis allée me reposer. Je me suis allongée sur mon lit et j'ai pleuré, je la sentais tellement proche de moi. Subitement, un parfum suave a embaumé l'air de ma chambre, elle était vraiment là, avec moi. Moment étrange, délicat, véritablement apaisant.
Je ne pense pas qu'il faille croire pour se consoler. En revanche, on peut aller chercher au fond de soi une forme de spiritualité. Nous avons tous ces ressources en nous, et c'est une démarche de toute évidence consolatrice. Il n'existe pas de souffrance insurmontable. Stéphane Allix
À la mort de mon amie Carmen du Nord, après une visite au salon funéraire, je suis allée me reposer. Je me suis allongée sur mon lit et j'ai pleuré, je la sentais tellement proche de moi. Subitement, un parfum suave a embaumé l'air de ma chambre, elle était vraiment là, avec moi. Moment étrange, délicat, véritablement apaisant.
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