mercredi 5 juin 2013



Joseph McCarty

Le maccarthisme, l'un des épisodes les plus marquants de l'histoire politique américaine d'après-guerre, est le premier fait d'armes de l'aile droite du Parti républicain. L'endiguement du communisme lancé par le président Truman et les prétentions du sénateur Joseph McCarty au sujet d'un complot communiste au sein du gouvernement de Washington amena un immense dérapage. Pendant cette période dite "la peur rouge", tous ceux qui étaient soupçonnés de sympathies communistes devinrent l'objet d'enquêtes, collectivement nommées "la chasse aux sorcières." 

Un autre pan de la droite américaine se dessine: le traditionalisme social et religieux. Le Parti républicain prendra bientôt sa forme actuelle.

En 1968, l'apparente défaite des conservateurs est un leurre. Ronald Reagan est battu, Nixon est élu et c'est l'arrivée aux affaires d'une nouvelle génération dont quelques noms résonneront jusqu'aux années 2000, Donald Rumsfeld, Dick Cheney... Les républicains deviennent de plus en plus partisans d'un libéralisme économique toujours accru et tirent à boulets rouges sur les opposants de la guerre du Vietnam. Une paranoïa entre peu à peu dans le Parti républicain: une tendance des Américains à toujours sentir leur nation menacée par des complots. Après les francs-maçons et les catholiques au XIXe siècle, on craint une conspiration communiste et la guerre au Vietnam est l'occasion d'utiliser ces craintes à des fins électorales. Les républicains affirment avec force que toute augmentation des impôts est forcément nocive au climat des affaires, donc au peuple américain.

Après la présidence tant décriée de Jimmy Carter, Donald Reagan, candidat républicain, accède à la présidence et choisit George Bush comme colistier. Les modérés sont écartés du pouvoir,  George Bush prend le relais. En 1996, Bill Clinton, un démocrate, devient président des États-Unis et en 2000, George W. Bush, le fils du 41e président des États-Unis est élu de façon controversée face à Al Gore; le groupe de sénateurs républicains modérés passe de 20 à cinq membres et ne peut plus influencer l'agenda du président.

Après le 11 septembre 2001, Bush lance le Parti républicain sur la voie de l'extrémisme, au nom de la guerre contre le terrorisme. Il restreint les libertés individuelles, laisse libre court à la torture par l'armée, bafoue résolument les conventions de Genève. Le Club for Growth demande aux candidats républicains de faire serment de ne jamais augmenter les impôts après la baisse record de 1 600 milliards accordée par G.W. Bush. Il quitte la Maison-Blanche en 2009 et l'ère du Tea Party et de l'ultra-conservatisme s'installe dans un nouvel épisode de droitisation.

Suite du livre, La nouvelle droite américaine de Soufian Alsabbagh

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