lundi 30 novembre 2009

Boris Vian



Cette année, on parle beaucoup de Boris Vian, on se remémore les événements de sa vie, ça fait 50 ans qu'il est décédé. On veut se souvenir... lui rendre hommage.

J'ai décidé de relire "L'écume des jours". À l'époque, c'était un roman nouveau-genre, d'avant-garde, maintenant il au dixième rang des 100 plus beaux livres du xxe siècle. Quand même, ça me surprend un peu!... Je me souviens bien de la poignante histoire d'amour entre Colin et Chloé, de la mort de Chloé, du côté délicieusement étrange et surréaliste de sa poésie et aussi de moi qui pleurait comme une Madeleine à la fin du livre.

Cette fois-ci, je suis plus sensible à la sensualité de sa poésie:
- La porte claqua derrière lui avec le bruit d'une main nue sur une fesse nue...
- La porte extérieure se referma sur lui avec un bruit de baiser sur une épaule nue...
Et tout ça sur des airs de jazz...et je ne fais que commencer!

dimanche 29 novembre 2009

L'anglais, seule langue officielle

La présence anglaise et les Québécois de Michel Brunet

Lors des premières séances du Parlement québécois (1792), la langue anglaise est reconnue comme seule langue officielle du pays. L'école comme agent d'anglicisation, est la solution proposée par les chefs. On préférait un étouffement graduel et prolongé. Déjà, on enseignait l'anglais aux jeunes Canadiens de Montréal et de Québec. Mgr Hubert est chargé de recruter des professeurs. L'organisation de cette classe anglaise représentait un gros sacrifice financier pour l'évêque de Québec dont les revenus étaient modestes. Il avait dû se l'imposer pour empêcher les jeunes de fréquenter une école protestante!!!

Si l'assimilation complète ne s'est pas produite, c'est que les jeunes Canadiens n'avaient que très peu de contact, même dans les villes de Montréal et Québec, avec la population dirigeante. Les Canadiens avaient perdu leur liberté collective et se maintenaient dans un état misérable de survivance.

L'instruction publique qui avait progressé normalement pendant la période coloniale française, rétrograda après la Conquête. Impossible pendant longtemps, de faire venir de France des professeurs et des livres. Peu à peu, les Canadiens s'habituèrent à vivre dans l'ignorance, placés qu'ils étaient dans un état d'infériorité permanent. Ils perdirent la maîtrise de leur destinée, devenus une minorité dans le pays que leurs ancêtres avaient fondé. Quand la majorité apprend la langue de la minorité, c'est parce que celle-ci est la classe dirigeante.

Michel Brunet

Fred Pellerin... et "Silence"


J'aime tellement ce disque! Je l'écoute en boucle depuis 2 jours. J'aimerais bien que Dominicke et Rosalie nous enchantent avec "Mille après mille" durant le temps des fêtes. C'est une demande spéciale de mère ça!

J'ai lu: "Fred Pellerin aurait quelques ancêtres chez les lutins qu'on en serait pas surpris..." Quel adorable personnage!

Sa chanson "L'alouette", une métaphore tragique du Québec dépossédé qui fait pleurer...

vendredi 27 novembre 2009

La Nouvelle-France

Actuellement, l'histoire de la Nouvelle-France me passionne. Je lis "La présence anglaise et les Québécois" de Michel brunet.

La Guerre de 7 ans, en Europe, stimule l'activité économique du pays. La bourgeoisie canadienne s'est enrichie de marchands qui ont fait de grandes fortunes. Une vingtaine de négociants québécois devinrent millionnaires et Montréal en comptait autant, durant la dernière décade du régime français. Une quarantaine de millionnaires forment une élite importante et influente dans une société de 60 000 habitants. Si la Conquête de la colonie et la défaite de la France n'avait pas mis fin brutalement à la carrière de ces riches capitalistes canadiens, ils feraient aujourd'hui partie de la galerie de nos grands hommes. La Nouvelle-France a eu le malheur d'enrichir une génération de capitalistes qui n'a pas pu lui rendre au centuple ce qu'ils lui avaient soutiré en mettant leur talent, leur sens des affaires, leur habileté, leur fortune au service de leur patrie. (universités, bibliothèques, musées...). La Conquête les en ont empêchés. Ils allèrent tenter fortune ailleurs.

Sans la Conquête cette émigration n'aurait pas eu lieu. Les hommes d'affaires restés au pays se recrutaient parmi les moins riches et les plus besogneux. Le riche empire commercial de la Vallée du St-Laurent, des Grands Lacs et du Mississipi appartenaient désormais aux conquérants. Les paysans continuaient à cultiver leurs terres mais avec l'interdiction sous peine de mort de faire la traite des fourrures avec les Indiens. La Carthage d'Amérique avait enfin été détruite!

La banqueroute du gouvernement français ruina partiellement les hommes d'affaires canadiens. Toutes les marchandises des fabriques de France furent prohibées et les navires français saisis. La Conquête leur avait imposé une concurrence à armes inégales. En une génération, les Canadiens conquis avaient été éliminés des grandes affaires, ou presque. Cette décapitation locale et cet asservissement s'étaient accomplis tout naturellement, sans violence. Les vainqueurs n'avaient pas pour mission de protéger les vaincus. La grande bourgeoisie sera dorénavant anglaise.

Deux siècles plus tard, l'Amérique, au nord du Mexique, compte deux grands États anglais dont l'un est une république et l'autre une monarchie britannique. L'Angleterre a bien rempli son rôle de métropole nourricière et de fondatrice de nations.

La gémellité


Souvenirs...


Une nuit, Anne-Emmanuelle fit irruption dans ma chambre en pleurant à gros sanglots. Elle pleurait tellement que ses propos étaient inaudibles. Je l'ai bercée doucement, elle s'est calmée et elle m'a raconté son rêve. Sa soeur jumelle mourait dans ce rêve. Jamais elle n'avait envisagé qu'elle pourrait un jour, être orpheline de sa soeur. Cette révélation la dévastait. "Je ne veux pas que personne me parle de ça, jamais!"

Le lendemain, au déjeuner, j'ai parlé aux enfants. Petit déjeuner aux yeux mouillés... Il s'agissait de ne jamais émettre l'idée que l'une ou l'autre des jumelles pouvait mourir! Cette perspective les attristait tellement... Ce fut un pacte entre enfants qui s'aimaient. Parole tenue! 

mercredi 25 novembre 2009

Des jumelles identiques

Souvenirs......


Elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Mais nous les reconnaissions car Manou avait une petite tache de naissance sur une fesse. La reconnaissance identitaire se faisait aux changements de couches. Et puis un jour, étonnement généralisé, Coco s'était fabriqué elle aussi, une petite tache brune sur la fesse mais en effet miroir, c'est-à-dire sur la fesse opposée. Bébé Frédérique-Anne avait pris son temps avant de se finir tout à fait. Nous étions dans l'émerveillement!

Quelques années plus tard, Anne-Emmanuelle a fait une chute et s'est brisé la paupière sur une chaise berçante. Un petit regard furtif vers la cicatrice de la paupière permettait à beaucoup de l'identifier avec justesse. Encore maintenant! J'ai longtemps été la seule à ne jamais les confondre.

C'était franchement une réussite, ces deux petites filles!

Jeu de Tock et Événements d'Octobre

Quelques pages de vie....

J'ai acheté un jeu de Tock dans une braderie. Et ce jeu m'a ramenée 39 ans en arrière.

C'était en octobre 1970.

Le Québec était en pleine révolution. À la télé, Gaétan Montreux de Radio-Canada, venait de lire aux Québécois le fameux "Manifeste" du F.L.Q. Le Québec entier était dans la consternation. Peu après, les arbitraires mesures de guerre de Pierre-Éliott Trudeau étaient votées et l'armée envahissait les rues de Montréal.

Moi, je vivais aussi une révolution. Une révolution de Femmes!  J'ai demandé le divorce. Je décidais de bousculer un homme, ma famille, mon patelin et l'Eglise. Ma mère m'a accueillie les bras ouverts. J'avais deux enfants, Dominicke et Marie-Héllène et ... j'étais enceinte. Je faisais doublement partie des Événements d'Octobre. Mon Pays était aussi perturbé que moi. L'espérance, la vie et la mort se côtoyaient.

Chaque soir, une amie, celle que j'appelais "l'Archange" dans mon coeur, venait chez ma mère. Elle amusait les enfants, elle inventait de longues histoires palpitantes et quand les petits s'étaient endormis, on s'attablait et on jouait au Tock, avec maman et ma soeur Mimi. Elle s'était donné une mission: me faire rire un peu et même beaucoup, chaque soir, " afin que l'enfant que je portais puisse entendre les vibrations de mes rires à travers mon ventre".

Marie-Héllène avait attrapé la rubéole et moi, n'ayant jamais eu cette maladie, je devenais porteuse d'un enfant potentiellement à risques. La liste était longue et cruelle des complications de santé pour le foetus. On m'a inoculé le vaccin le protégeant à 70%. Le 30% restant drainait à lui seul une inquiétude cauchemardesque qui sabotait toutes mes nuits.

Je vivais un sentiment de libération mais aussi une culpabilité obsédante envers mes enfants, je les privais d'un père au quotidien. Mille inquiétudes financières brisaient mon moral, le père refusant à sa famille toute pension alimentaire.

Au septième mois de grossesse, une radiographie a révélé que je ne portais pas un enfant... mais deux !!! Alors là, les mille inquiétudes se sont diluées dans une angoisse violente. Il s'agissait de mettre au monde deux enfants dans un état de santé hypothétique, et en pleine démarche d'un divorce qui s'annonçait orageux: le père demandait à la Cour la garde des deux aînés !!! Sous une fragilité extrême, une grande force bagarreuse m'animait pour protéger le bien-être et surtout l'équilibre et le bonheur de mes enfants.

Mon amie s'amenait avec son accordéon sous le bras et une détermination accrue de réussir son pari. L'ampleur de sa "mission" prenait de la complexité ce qui la motivait encore mieux. Elle était tellement drôle... certains soirs je croulais sous mes rires. "Les deux petites filles entendaient chaque soir, les vibrations de mes rires à travers mon ventre". Les jumelles, Anne-Emmanuelle et Frédérique-Anne sont nées dans un parfait état de santé, belles comme des coeurs!

Indispensable  Jeu de Tock!

mardi 24 novembre 2009

John William Waterhouse et son jardin de Sortilèges


Waterhouse, peintre britannique (1849-1917) a peint des femmes magnifiques, des héroïnes mythiques, des sorcières maléfiques ou généreuses, des déesses. Chaque tableau est porteur d'une histoire fascinante transcrite sur les murs du musée.

La légende de Lady Shallot.

Il était interdit à la Dame de Shalott de regarder directement la réalité du monde extérieur; elle était condamnée à voir le monde à travers son miroir. Elle se mit à tisser ce qu'elle voyait, sur une tapisserie. Son désespoir allait grandissait quand elle observait au loin, des couples amoureux enlacés. Nuit et jour, elle se languissait espérant un retour à la normalité. Un jour, elle vit passer dans son miroir le chevalier Lancelot. Inconsciemment ses yeux quittèrent le miroir et elle le regarda intensément par la fenêtre ouverte.

Une grande malédiction se déclencha. Par jour de tempête, la Dame fut embarquée dans une grande barque, la condamnant ainsi à une mort certaine. Elle grava le nom de Lancelot sur la proue du bateau et partit à la dérive. Son corps gelé fut retrouvé peu après par les dames et chevaliers de Lancelot. Lancelot lui même vint prier pour le repos de son âme. La tapisserie qu'elle avait tissée durant toute sa captivité, reposait sur le bord de l'embarcation.

Aucune oeuvre n'a été autant reproduite que celle de la Dame de Shalott. C'est le "poster" de l'exposition actuelle du Musée des Beaux Arts de Montréal.


Circé, la magicienne


Circé était la fille du roi-soleil, Hélios. Elle était une magicienne redoutable excellant dans la préparation de philtres, d'élixirs, et de breuvages capables de transformer des humains en animaux. On la rencontre dans l'Odyssée, au chapitre X, alors qu'Ulysse aborde sur les rivages de son île. Il envoie une partie de ses hommes au palais de Circé. La déesse les reçoit entourée de ses loups et lions apprivoisés (des humains imprudents transformés en animaux). Elle offre à ses invités du vin empoisonné, du fromage, du miel doux et du pain.

Après qu'ils furent bien restaurés, d'un coup de baguette, elle les transforma en pourceaux. Ulysse averti de ce drame, part à la recherche de ses compagnons. Chemin faisant, il rencontre le dieu Hermès qui le met en garde contre Circé et lui donne un remède capable de le protéger des maléfices de la déesse. Circé était autant redoutable par sa beauté que par ses pouvoirs. Mais la belle sorcière tomba amoureuse d'Ulysse, pleine d'admiration pour l'homme assez fort pour résister à ses enchantements. Elle accepta de redonner aux compagnons d'Ulysse leur apparence première. Quand Ulysse fut prêt à partir, elle l'aida à tracer son chemin et lui donna des conseils pour résister aux chants mortels des sirènes. Circé, belle, maléfique et généreuse...

Cette exposition est d'une beauté envoûtante.

dimanche 22 novembre 2009

L'Halloween chez Anne-Emmanuelle


Michelle, Stéphanie et Jeannie.

Bonheurs d'enfant!

Jacques Parizeau



Jacques Parizeau


"On pense trop au charisme et pas assez à la décision. Le charisme est important, mais mon Dieu, vous ne pouvez pas construire un pays sur de belles images et quelques discours. Je suis très intéressé par la génération des 35-40 ans, un groupe de gens qui font des carrières remarquables à titre individuel. Et ne venez surtout pas me dire qu'ils ne veulent pas se battre pour la souveraineté, moi non plus, je ne voulais pas quand j'étais un jeune économiste... Le jour où la souveraineté va de nouveau intéresser les gens, des leaders jeunes et intéressants vont émerger".


Et voilà que la roue tourne. J'en connais des jeunes de 40 ans extraordinairement doués... et ardents en plus. Je laisse la vie se vivre.....

mardi 17 novembre 2009

Le Français, notre langue


 Luc Plamondon


Ce qui fait que nous sommes Québécois, c'est que nous parlons français et que nous en avons fait notre langue nationale. Le Français est notre premier combat!

Seuls dans le nord des Amériques, aux côtés de 325 millions d'anglophones, de 400 millions d'hispanophones, nous sommes 6 millions de descendants des 60 000 Français restés ici après la conquête anglaise. Le Français est une langue du coeur, qui dit et chante l'amour de la façon la plus douce qui soit. C'est une langue intellectuelle, de sciences, de philosophie et de culture. C'est aussi une langue de rue, une langue de la terre. C'est une chance que nous avons de parler une des langues les plus aimées du monde.

J'ai du mal à admettre qu'aujourd'hui on puisse encore prendre les armes au nom d'une religion, mais d'un point de vue romantique, je pourrais comprendre qu'on le fasse pour sa langue.

Luc Plamondon

lundi 16 novembre 2009

Le Parlement du Canada en feu


Suite à l'insurrection des Patriotes en 1839, les Anglais ont ravagé le village de Saint-Eustache et brûlé l'église. Quand les Britanniques de Montréal ont su que le Gouvernement s'apprêtait à indemniser les victimes de la répression cruelle de Colborne, en colère, ils sont montés au Parlement pour protester contre l'adoption de cette loi. Alors même que les députés étaient en session, ils ont saccagé et brûlé le Parlement détruisant entre autre une partie de la bibliothèque. L'une des plus anciennes bibliothèque d'Occident sera détruite. Des 22 000 livres, environ 200  seront sauvés. Ce fut une destruction de notre mémoire collective, des journaux, de la correspondance, des récits de voyage du Régime français.

On a pendu les Patriotes qui avaient désobéi à l'autorité royale et quant à  l'incendie du Parlement par les Britanniques, il n'y aura aucunes représailles. "À Montréal, les Orangistes anglais, se promènent dans les rues avec des têtes de cochons au bout des baïonnettes et une mitre d'évêque dessus, en scandant "Cochons de Catholiques!". (Gaston Deschênes, historien) 

Les Canadiens Français étaient terrorisés. Des bandes les attaquaient dans les rues et des militaires faisaient partie des attaquants. Pourtant les indemnités ne s'appliquaient qu'à ceux qui n'avaient pas été condamnés comme Patriotes.

Et Lord Durham écrivait en ces temps de tumulte: "Ce peuple est sans histoire!"

dimanche 15 novembre 2009

Les Patriotes et le Chevalier Delorimier


En 1834, l'Assemblée législative vote les Quatre-vingt-douze Résolutions demandant à Londres une complète autonomie. Londres rejette les Quatre-vingt-douze Résolutions s'assurant également la mainmise de l'exécutif sur le trésor public. La résistance commence. Delorimier se réfugie dans le comté des Deux Montagnes où il est nommé Capitaine du bataillon de milice. Il se rend à St-Eustache se placer sous les ordres de Chénier.

L'armée britannique était la meilleure au monde, la mieux armée, la plus entraînée. Colborne décida avec 1200 hommes, de lutter contre les Patriotes armés de tisonniers, de haches et d'une dizaine de fusils. Les canons firent feu sur le centre du village de St-Eustache. Colborne ordonna de mettre le feu à l'église où étaient barricadés une soixantaine de Patriotes avec Chénier comme chef. Chaque homme qui tentait de s'enfuir du brasier était criblé de balles de plomb. Chénier est tué atteint de deux balles en pleine poitrine. Décimés, les Patriotes se rendent. Les troupes britanniques ont tout saccagé, tout brûlé malgré le drapeau blanc hissé devant le village, avant leur arrivée. On comprend pourquoi Colborne a été surnommé "le vieux brûlot". Delorimier part à pieds de Deux-Montagnes pour se rendre au Vermont. Il veut rejoindre les insurgés qui ont réussi à fuir. Il est finalement fait prisonnier. On lui refusa un procès devant un tribunal civil qu'il réclamait. Il passe devant le Conseil de Guerre anglais et la cour martiale le déclare coupable de haute trahison.

Le 15 février 1839, le chevalier Delorimier est pendu.



Mes enfants, l'Histoire du Pays coule dans vos veines. La mémoire de ces faits est inscrite dans vos cellules. Vous ne le savez plus consciemment, vous êtes de la génération où l'on n'enseignait plus l'Histoire. C'est pourquoi je veux vous aider à vous souvenir. Delorimier, c'est plus que le nom d'un boulevard.

vendredi 13 novembre 2009

L'indépendance fout le camp...

Cher Dominicke,

Je comprends tout.

Je me débats quand même avec une grande tristesse depuis la lecture de ton courriel. Tu as été élevé dans un climat hautement nationaliste par une mère à "gauche" sur le plan des idéaux politiques. Vous êtes les enfants du coup de pendule. Voilà que maintenant ce pendule oscille à droite comme il se doit. L'Indépendance du Québec me tient à coeur, c'est inscrit en lettre d'or dans mon coeur et mon imaginaire. Je ne connaîtrai pas la souveraineté de mon vivant. C'est en effet, une tristesse pour moi. Une autre génération devra s'y mettre car selon les prévisions de certains chercheurs, il n'y aura plus de francophones en Amérique d'ici 50 ans, sinon un français de cuisine sans plus..... Pour moi, c'est une perspective très affligeante. Mais une espérance de paysanne attachée à ses terres continue de frémir en moi avec pugnacité. C'est moi, ça!


Tu vis ta vie Dominicke, comme j'ai vécu la mienne, avec une authentique ferveur mais dans des voies parallèles du point de vue d'un Pays à faire.... Et qu'à cela ne tienne, nos coeurs continuent de converger l'un vers l'autre. Ça, c'est infiniment précieux. Quand même, si les hommes et les femmes doués de cette génération ne donnent pas un coup d'épaule au chariot...

L'Indépendance fout le camp!...

Il y a devant nous une belle avenue avec des arbres de vie à planter...

Et comme vous disiez, enfants: "Qui a vu verrue!".

Lettre de Dominicke

Pour moi, Pierre Falardeau c'est le symbole d'une génération désillusionnée. Je n'ai pas vécu la crise d'octobre, je n'ai pas été opprimé par les anglais, j'ai des clients de toutes les provinces, je les respecte et ils me respectent. Cet ennemi imaginaire anglais qui nous veut du mal, ça ne me rejoint pas, je laisse ça au PQ et au bloc Québécois.


Je vis dans un endroit ou j'ai tous les outils en main pour bien réussir ma vie et être heureux, via internet j'ai accès à la terre entière, je suis très peu touché par la notion de la langue et de la culture québécoise. Un de mes souhaits pour mes filles est qu'elles soient libres et qu'elles aient accès au monde entier. Pour ça je souhaite qu'elles parlent un anglais impeccable, et qu'elles aient un métier ou une profession qui soit en demande partout. Être vraiment libre ça veut dire, que tu peux choisir où tu vas demeurer sur la planète terre.

Je suis peut-être égoïste, mais je ne peux pas me mobiliser pour quelque chose qui ne me touche pas. Je respecte quand même vos combats et votre passion d'un pays, mais ce n'est pas la mienne. Moi j'aurais serré la main du prince Charles, et je suis capable de comprendre que tu ne l'aies pas fait en te disant que tu n'es pas une colonisée qui serre la main de son conquérant. J'ai vraiment hâte que l'on passe à autre chose.

PS j'ai décidé à la dernière minute de ne pas placer mon commentaire sur ton blogue, en sachant qu'on est en désaccord sur ce point.

Dom


jeudi 12 novembre 2009

Pierre Falardeau


 Pierre Falardeau


La mort de Michael Jackson ne m'a causé aucun émoi, celle de Pierre Falardeau m'a bouleversée.

Je sais qu'il avait des coups de gueule dérangeants, qu'il avait des allures de voyou, qu'il fumait comme un malade, qu'il était politiquement incorrect mais je l'aimais. Après la mort de Pierrre Bourgault, il ne restait que lui capable d'être debout et de hurler contre toutes les injustices. Sa colère était grande et sa désespérance profonde face au peuple québécois en train de se désintégrer dans l'indifférence.

"Falardeau carburait à un idéal qui veut faire avancer le convoi humain de ceux qu'il appelait sans cesse ses frères." J.F.Nadeau

"Pour comprendre la colère de Falardeau, il faut se rappeler qu'un peuple peut survivre à des siècles de défaites et d'oppression, mais qu'il ne peut pas survivre à sa propre indifférence. Ainsi nos ancêtres auraient peiné sur des terres de misère pour rien? Ils auraient enduré ce qu'ils ont enduré dans les chantiers des autres, dans les usines des autres, pendant tout ce temps, pour que leurs descendants se laissent couler en riant, peuple à genoux devant les amuseurs de la télévision? Nous ne sommes pas résignés. La résignation implique au moins qu'on reconnaisse le mal. Ce que nous vivons est pire. L'élite de notre génération a été lamentable. Elle a tant reçu et si peu donné. Alors, Falardeau s'est battu, le dos au mur. Il savait que le temps lui était compté, comme il est peut-être compté à notre peuple. C'était un homme". Bernard Émond

La mort du Chevalier Delormier dans "15 février 1839" a brisé mon coeur et j'en suis restée inconsolable. Je rêve de regarder ce film avec mes enfants. C'est une page de notre Histoire, si douloureuse soit-elle, et le film de Falardeau est si beau, si bouleversant. Il a mérité ses quatre Félix!


Je m'unis de tout coeur à mes amis François Ricard et Gilles Théberge pour rendre hommage à Falardeau et le regretter profondément pour toujours. Dans le ciel des humains exceptionnels, je le place à côté de Pierre Bourgault et René Lévesque. Salut Pierre Falardeau!

mercredi 11 novembre 2009

Michel Pepin et le prince Charles

Une belle virée à Montréal!

J'allais au Musée et j'avais besoin de monnaie pour le parcomètre. Curieusement, il y avait foule dans le grand hall d'entrée. "Que se passe-t-il ici, en ce banal mardi matin?" Le caissier me répond: "C'est le prince Charles qui arrive!" Monnaie en main, je me retrouve tout près de la porte. Portes grandes ouvertes pour accueillir le prince. J'ai eu le temps de les observer donnant la main à tout le monde, de même que sa dame Camillia. Le prince Charles regardait toujours les gens dans les yeux. Il m'a regardée aussi. J'étais là devant lui, les bras croisés, sérieuse. Il a esquissé un geste qu'il a réprimé aussitôt. Camillia est passé outre en me regardant elle aussi, intensément. Je les crois attentifs et aux aguets de toutes discordances. Le Québec n'est vraiment pas enthousiasmé par cette visite princière, certains manifestent leur opposition avec véhémence.

Bon, je les vus tous les deux! Ils sont petits, plutôt laids mais avec une aura de gentillesse. Grand bien leur fasse! Mais moi, je n'avais aucun goût de rendre hommage à la Couronne d'Angleterre....

Mon amie Suzanne m'avait invitée à un souper/poésie. Et c'est là que j'ai rencontré le poète. Il s' appelle Michel Pépin, il souffre de sclérose en plaques et il passe ses journées en chaise roulante. C'est le poète du quartier. Tout le monde le connaît, il parle à tout le monde. Il est généreux, il donne ses poèmes à qui aime la poésie, comme des pépites d'or. Le quartier lui rendait hommage ce soir-là. Attablés dans un petit bistro, dans une atmosphère feutrée, nous le regardions avec sa bouille sympathique nous parler d'amour, d'espoir et d'angoisses. Il lançait d'un geste doux ses pages par terre, après chaque lecture. Comme des oiseaux blancs, ses feuilles s'envolaient et tombaient éparses à ses pieds. Un ange était parmi nous.

En partant, Suzanne et moi sommes allées le saluer. Je lui ai tendu la main et je lui ai dit: " Aujourd'hui, j'ai refusé de donner la main à un prince et là, c'est un honneur pour moi de vous serrer la main. Merci pour la poésie". Voilà une boucle bellement bouclée!

vendredi 6 novembre 2009

Les vaccins, la grippe H1N1 et ma famille

Suite à mes écrits sur la grippe a/H1N1, Marie-Héllène m'a donné l'heure juste: "Manou est antivaccin elle aussi. Elle fait d'ailleurs office d'exception dans son milieu de travail."

Quelle nouvelle! Je suis vraiment émue. Anne me privait d'un grand contentement en ne m'en parlant pas. Maintenant, je sais et ça me fait très très plaisir. Quelle femme! Elle se tient debout dans un milieu médical réfractaire à la non vaccination. Je lui lève mon chapeau! Elle a fait son cheminement personnel hors des sentiers battus.


Jojo, au plus fort de son H1N1


Marie-Héllène, son fils Joé et le père de Joé sont malades, en pleine grippe a/H1N1. Le premier effroi passé, je constate la force de leur système immunitaire et jour après jour, ils s'installent dans un processus de guérison. Je suis confiante, ce sont des battants. Désormais, la vaccination sera inutile pour eux et les effets secondaires prévisibles évités. C'est bon ça!


Bonne guérison mes amours!


Enfants, j'ai refusé de les faire vacciner. À l'âge adulte, quand elles ont réalisé ça, elles ont poussé des hauts cris : j'avais délibérément mis leur vie en danger de maladies graves!!! Le milieu hospitalier les a incité fortement à réparer cet outrage. Ce qu'elles ont fait. Quand je vois Anne dire non à certains vaccins pour ses enfants, je me dis que l'amour que l'on a pour nos enfants est " plus fort que la police", parfois même cet amour est plus éveillé et plus conscient que l'amour qu'on a pour soi!

jeudi 5 novembre 2009

Deuxième voyage à Cleveland

Je suis allée à Cleveland en avion... toute seule! J'ai choisi un vol direct et tout s'est très très bien passé. Je suis fière de moi. Mes filles me déconseillaient de faire ce voyage car je parle l'anglais plutôt boîteusement. Mais moi, j'aime bien faire ce que je veux! Je leur ai fait un petit pied de nez!!!

J'ai tellement eu du plaisir avec les deux petits frères. Mathieu est brillant, il comprend aussi bien son père qui lui parle en anglais que sa mère qui lui parle en français. Mais lui, il ne parle que le langage des signes. Sa maman est d'une patience sublime! On ne sait pas encore si Mathieu saura parler avec sa voix. J'apprends donc ce langage et William aussi.

C'était bon ce temps avec ma fille. Elle est si loin.

une petite fille pour Frédérique-Anne


Une petite fille est en train de grandir dans le ventre de Frédérique-Anne. Une petite fille sans anomalie chromosomique. Je me suis souvenue de ma réaction spontanée, et surprenamment dénudée de toutes inquiétudes. Une joie magnifique était montée en moi. Je ne savais pas que je savais. Maintenant, je sais.

"Je mérite une petite fille!" répétait Frédérique-Anne. Eh bien, voilà!


Les photos médicales révèlent un bébé qui fait la culbute, on ne voit que 2 petites jambes en l'air. Sur l'autre, on dirait qu'elle entr'ouve un voile et qu'elle nous regarde : Coucou! Sur l'autre, elle a sa petite main levée et semble dire: "Allo, maman!" Ce sera une petite fille fameuse....

mercredi 4 novembre 2009

le vaccin A/H1N1


 Le monde entier est cul par dessus tête. Une épée de Damoclès est suspendue au-dessus de toutes les têtes du monde, une pandémie de grippe H1N1, de même type que la grippe espagnole du début du siècle !!! Je garde la tête froide. Je suis dans une catégorie d'âge décrétée le moins à risque. Et nous, les homéopathes, avons en mains un protocole de prévention pour faire face efficacement à cette grippe. Je ne veux pas de ce vaccin. Je ne veux pas des effets secondaires de ce vaccin à plus ou moins long terme. Mes 3 filles sont dans un milieu médicalisé, elles sont pro-vaccin et il va sans-dire aussi, anti homéopathie.... Je les laisse choisir sans faire de pression, il y a des morts déjà. Elles sont mères et gardiennes de la vie. Elles font pour le mieux. Mais je me sens esseulée dans ma position antivaccin.

Et voilà que Dominicke fait des démarches pour mieux comprendre afin de mieux choisir. C'est un document relatant son parcours. Ouf! il m'a fait grand bien. Voici cette lettre.

1995:
Suite à la naissance de ma fille, je m'interroge sur les vaccins. Je reçois de la documentation à ce sujet qui fait en sorte que je tiens les vaccins loin de mes filles. À cette époque, la documentation que j'avais à ma disposition était très ordinaire (quelques livres et documents photocopiés), mais c'était assez pour que mon gros bons sens personnel me fasse éviter cela. Mes filles sont en santé et elle n'ont rien attrapé d'inquiétant et je n'ai jamais regretté ma décision.

2009:
Me fille me demande d'avoir le vaccin Gardasil, prévenant le cancer du col de l'utérus. Quelques jours plus tard, j'écoute une émission de radio (radio-pirate) avec l'animateur, Jeff Fillion, qui n'est pas un gars qui s'embarque dans les théories du complot. J'ai été vraiment surpris qu'il pense prendre la même position que moi sur les vaccins, et que sa décision soit basée sur des commentaires qu'il a reçu du milieu pharmaceutique. J'ai été encore plus surpris qu'il soit secondé par le Doc Denis Boucher (collaborateur médecin spécialiste en conditionnement physique et scientifique).

J'avais dit à ma fille que je ferais une recherche sur le vaccin Gardasil et j'ai remis le nez dans le dossier des vaccins. J'ai été stupéfait par la différence entre 1995 et 2009. En 1995, l'information que j'avais était des livres et des documents. On y parlait de cas ayant eu des problèmes avec les vaccins et on donnait des explications et il fallait se faire une opinion avec ça. En 2009, plus rien n'est pareil, il y a Youtube. J'ai fait une recherche dans Youtube sur Gardasil, et les victimes ne sont plus impersonnelles, elles sont réelles. On voit les vidéos montrant des jeunes filles mortes, on voit des vidéos de mères qui racontent la mort de leur fille en tenant une photo d'elle, on voit un tas de survivantes dont la vie ne sera jamais plus la même. C'est l'horreur devant nos yeux. Il y a aussi tout plein de dossiers bien montés.
Ma fille ne prendra pas le Gardasil.
Au Québec, la vaccination n'est pas obligatoire et on a la chance de pouvoir décider ce qui est le mieux pour nous et notre famille. Je ne suis pas en mission, c'est une décision personnelle, pas facile à prendre, et que vous preniez n'importe quelle décision, ça ne changera rien du respect que j'ai pour vous.

Dominicke

Merci cher Dominicke