La présence anglaise et les Québécois de Michel Brunet
Lors des premières séances du Parlement québécois (1792), la langue anglaise est reconnue comme seule langue officielle du pays. L'école comme agent d'anglicisation, est la solution proposée par les chefs. On préférait un étouffement graduel et prolongé. Déjà, on enseignait l'anglais aux jeunes Canadiens de Montréal et de Québec. Mgr Hubert est chargé de recruter des professeurs. L'organisation de cette classe anglaise représentait un gros sacrifice financier pour l'évêque de Québec dont les revenus étaient modestes. Il avait dû se l'imposer pour empêcher les jeunes de fréquenter une école protestante!!!
Si l'assimilation complète ne s'est pas produite, c'est que les jeunes Canadiens n'avaient que très peu de contact, même dans les villes de Montréal et Québec, avec la population dirigeante. Les Canadiens avaient perdu leur liberté collective et se maintenaient dans un état misérable de survivance.
L'instruction publique qui avait progressé normalement pendant la période coloniale française, rétrograda après la Conquête. Impossible pendant longtemps, de faire venir de France des professeurs et des livres. Peu à peu, les Canadiens s'habituèrent à vivre dans l'ignorance, placés qu'ils étaient dans un état d'infériorité permanent. Ils perdirent la maîtrise de leur destinée, devenus une minorité dans le pays que leurs ancêtres avaient fondé. Quand la majorité apprend la langue de la minorité, c'est parce que celle-ci est la classe dirigeante.
Michel Brunet
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