vendredi 27 novembre 2009

La Nouvelle-France

Actuellement, l'histoire de la Nouvelle-France me passionne. Je lis "La présence anglaise et les Québécois" de Michel brunet.

La Guerre de 7 ans, en Europe, stimule l'activité économique du pays. La bourgeoisie canadienne s'est enrichie de marchands qui ont fait de grandes fortunes. Une vingtaine de négociants québécois devinrent millionnaires et Montréal en comptait autant, durant la dernière décade du régime français. Une quarantaine de millionnaires forment une élite importante et influente dans une société de 60 000 habitants. Si la Conquête de la colonie et la défaite de la France n'avait pas mis fin brutalement à la carrière de ces riches capitalistes canadiens, ils feraient aujourd'hui partie de la galerie de nos grands hommes. La Nouvelle-France a eu le malheur d'enrichir une génération de capitalistes qui n'a pas pu lui rendre au centuple ce qu'ils lui avaient soutiré en mettant leur talent, leur sens des affaires, leur habileté, leur fortune au service de leur patrie. (universités, bibliothèques, musées...). La Conquête les en ont empêchés. Ils allèrent tenter fortune ailleurs.

Sans la Conquête cette émigration n'aurait pas eu lieu. Les hommes d'affaires restés au pays se recrutaient parmi les moins riches et les plus besogneux. Le riche empire commercial de la Vallée du St-Laurent, des Grands Lacs et du Mississipi appartenaient désormais aux conquérants. Les paysans continuaient à cultiver leurs terres mais avec l'interdiction sous peine de mort de faire la traite des fourrures avec les Indiens. La Carthage d'Amérique avait enfin été détruite!

La banqueroute du gouvernement français ruina partiellement les hommes d'affaires canadiens. Toutes les marchandises des fabriques de France furent prohibées et les navires français saisis. La Conquête leur avait imposé une concurrence à armes inégales. En une génération, les Canadiens conquis avaient été éliminés des grandes affaires, ou presque. Cette décapitation locale et cet asservissement s'étaient accomplis tout naturellement, sans violence. Les vainqueurs n'avaient pas pour mission de protéger les vaincus. La grande bourgeoisie sera dorénavant anglaise.

Deux siècles plus tard, l'Amérique, au nord du Mexique, compte deux grands États anglais dont l'un est une république et l'autre une monarchie britannique. L'Angleterre a bien rempli son rôle de métropole nourricière et de fondatrice de nations.

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