dimanche 1 mai 2016

Nostalgie d'une mer en chaleur....



Gi à Cuba

J'espérais que le Québec m'accueillerait avec de l'herbe verte et des bourgeons en pleine éclosion. Mais la température oscille entre un degré et quatre degrés. Et la pluie est froide.

J'ai la nostalgie de la mer en chaleur et du vent doux. Je suis frileuse maintenant!

Hier, avec mon amie Diane, j'ai sorti mon kit de jardin. J'active la roue d'un printemps chaleureux. Mes chaises-longues bras ouverts sont formidablement incitatives pourtant!

Sur cette photo, le soleil de midi a gommé toutes mes rides !!!! 


samedi 30 avril 2016

Cuba : un mystérieux personnage.....


Hippocampus Sapiens

J'ai trouvé cette oeuvre au petit mercado de Las Dunas. Fascination, c'est le mot approprié. J'ai tellement pensé à ce tableau que j'y suis retournée et je l'ai acheté.

C'était pour David. Il n'y a que David capable de saisir la beauté de ce personnage. Un être issu d'un monde parallèle, un extra-terrestre...

Il est très difficile d'imaginer un personnage autre qu'un Homo Sapiens et qui serait beau, intelligent et spirituel. Il n'y a qu'à se rappeler  les créations hideuses du Seigneur des Anneaux. Les anges et Yoda ne sont que des Homo Sapiens modifiés. Celui-ci est magnifique, mage, initié, roi, sage, gourou, grand-prêtre, maître, Dieu... qui sait!

Sa poitrine est tatouée de signes mystérieux; je pense que David avec sa sensibilité d'artiste pourrait les décrypter. Et, en regardant attentivement ce personnage étrange on le découvre mâle et femelle tel le Dieu de la légende des Saintes Écritures.

Ce geste  veut  saluer le passage de David  à l'Université, une université située dans un autre pays appelé "Ontario".

Je t'aime David.

Romain Gary, ultimes paroles...




Romain Gary 1914-1980


Je prétends que le premier homme à avoir parlé d’une voix féminine au monde, c’est Jésus-Christ. Les valeurs de tendresse, de compassion, d’amour sont des valeurs féminines et elles ont été prononcées par un homme qui s’appelle Jésus.

En réalité on est toujours étonné qu’un agnostique comme moi soit tellement attaché au personnage de Jésus.

Ce que je vois dans Jésus et dans le christianisme - en dépit du fait qu’il soit tombé dans des mains masculines et devenues sanglantes par définition - c’est la voix de la féminité en dehors de toute question d’appartenance catholique que je peux avoir techniquement. On ne comprendra absolument rien à mon œuvre si l’on ne comprend pas le fait très simple que ce sont d’abord des livres d’amour et presque toujours, l’amour de la féminité. Si j’écris un livre dans lequel la féminité n’apparaît pas, elle y figure comme un manque, comme un trou.

Je ne connais pas d’autres valeurs personnelles, en tant que philosophie d’existence, que le couple. Je reconnais que j’ai raté ma vie sur ce point. Ce que j’ai fait de plus valable, c’est d’introduire dans tous mes livres, dans tout ce que j’ai écrit, cette passion de la féminité.

Si on me demande de dire quel a été le sens de ma vie, je répondrai toujours – et c’est vraiment bizarre pour un homme qui n’a jamais mis les pieds dans une église autrement que dans un but artistique – que cela a été la parole du Christ dans ce qu’elle constitue pour moi l’incarnation de la féminité.

Je pense que si le christianisme n’était pas tombé entre les mains des hommes mais entre les mains des femmes, on aurait eu aujourd’hui une tout autre vie, une tout autre société, une tout autre civilisation. Je voudrais seulement avoir encore le temps de continuer dans la même direction aussi longtemps que possible, simplement par amour de la femme. Je ne voudrais pas qu’il y ait plus tard, quand on parlera de Romain Gary, une autre valeur que celle de la féminité.

Ce texte est un extrait d’un entretien accordé par Romain Gary à Roger Grenier de Radio-Canada « Ces paroles ultimes serrent le cœur » écrit-il.

Moi aussi j’ai le cœur serré.  Peu de mois après l’enregistrement, Romain Gary mettait fin à ses jours, le 2 décembre 1980, d’une balle dans la tête.

vendredi 29 avril 2016

Cuba, l'aube



Les couleurs de l'aube



Dimanche

À l'aube, avec une amie, je suis allée vers la naissance du jour. Je pensais aux Incas révérencieux adorant le Dieu Soleil, nimbés de lumière, totalement reconnaissants parce que leur Dieu leur octroyait encore une fois la faveur d'un jour nouveau. Devant la beauté de cette naissance, j'étais admiratrice aussi, de la Beauté du Monde. J'ai vu le soleil en majesté, surgir des nuages et les colorer de rose et d'or, tout en faisant flamboyer la mer. C'était une expérience spirituelle.

La Terre continuera donc de tourner...

J'ai pensé avec beaucoup de douceur à mes enfants, j'ai prié pour eux et pour ma mère.

Je vous aime intensément.... et tout autant, la manière dont vous avez assuré "ma" suite du monde. Onze fois. Merci infiniment!

Une toute petite bruine bien-aimée est venue me rafraîchir un court moment aujourd'hui. Avec mes yeux intérieurs, j'ai continué de suivre mes respirations méditatives. Trois minutes, trois fois par jour.

Mes amies partiront demain. Je redeviendrai... une femme seule dans une foule, en terre cubaine. Puis, je partirai aussi, le coeur contant.

mardi 26 avril 2016

Cuba, lieu d'amitié



Samedi

Je me suis levée tôt et j'ai commencé ma journée au bord de la mer. La mer n'avait pas commencé à se parer du bleu des yeux de mes filles. Se baigner dans la mer alors que la mer est juste à soi c'est un feeling qui tient des joies de l'enfance. Nager seule dans une mer d'un bleu-bébé c'est un peu se rappeler l'extrême confort des eaux dans le ventre de la mère. À ce moment-ci, j'étais vraiment heureuse. Et la mer calme avait retrouvé ses couleurs intenses de yeux bleus.
À l'entrée du resto italien, deux femmes m'ont invitée à me joindre à elles. Simplement. Le mystère des rencontres fortuites nous a enveloppées et la joie circulait réconfortante. Pauline et Danielle. Tard dans la soirée, nous sommes allées marcher ensemble au bord de la mer. Nous nous tenions par la main parfois, l'obscurité était assez dense.

Seule, j'y suis retournée une nuit, assise sur les marches de bois de la passerelle. 

La mer, la nuit, c'est autre chose. Le bruit des vagues projette un petit quelque chose qui tient de l'effroi, de l'envoûtement, de l'incantation. Un bruit mystérieux, hypnotique, venu du fond de l'Atlantique charriait avec lui un côté troublant, puissant, dévastateur. Ce bruit me tenait en alerte. Bien en sécurité, j'aime les relents de terreur qu'il charrie, mémoire de tsunami, noyades et pleurs des femmes de marins. Et malgré tout, le ravissement demeure... J'aime la mer!


Dimanche

Le soleil et la chaleur m'accablent un peu. Ce soleil si magnifique me crée une fatigue... bienfaisante. Le patio avec son ombre reposante et son vent doux est le plus accueillant des abris. J'écris, je médite, je lis. Je déménage un fauteuil sur le patio pour un confort très délicieux. Je ressens l'apaisement du coeur qui s'installe. Je suis bien. 







J'aime savoir que sur cette île, des gens que je connais peu me saluent et prennent  plaisir à ma présence. Je suis en gratitude constante!

Cuba, une île d'apaisement



Gi à Cuba

Vendredi

J'ai décidé de faire des respirations-méditations, trois minutes trois fois par jour. C'est la respiration de la cohérence cardiaque. Parfois, je pose la main sur mon coeur et laisse pénétrer l'air en moi à travers ma main. Un espace se crée et ma respiration entre dans mon coeur par ma main et y ressort à l'expiration. J'aime ça, ça me fait du bien.

Un tsunami émotionnel nommé Frédérique-Anne m'a mise k.o. Une douleur m'a empoignée, la douleur d'exister. Les larmes coulaient et mouillaient ma blouse. Je n'avais aucune retenue. Je me laissais pleurer sans fin. Jusqu'à la fin du monde. Elle me manque tellement cette enfant. Mais on finit toujours par arrêter de pleurer.  Je me suis mouchée, et j'ai repris mes respirations. Peu à peu, par à- coup, j'ai accueilli l'apaisement.  Une abondante peine s'est écoulée hors de moi. Mais mon corps en garde encore une mémoire. Un point douloureux à l'omoplate, celui de l'agonie, réapparaît;  mal musculaire qui veut sortir hors de moi lui aussi, on dirait.






Je suis allée voir les voiliers sur la mer. La Beauté du monde m'est guérissante. Dans la réalité, je me sens presque constamment en gratitude. La chaleur, le sable d'un blanc crémeux et la mer que j'aime tant me vont bien! La solitude aussi. Et je comprends très bien le côté addick des marins.

Vivement du champagne et de l'eau fraîche!

Je fais vraiment mon possible.....

lundi 25 avril 2016

Cuba, voyage initiatique




Mercredi
J'ai quitté neige, pluie froide et temps sombre pour la mer, le soleil et le farniente. Seule!!!! c'est mon exploit personnel. Je n'avais encore jamais osé ça. Étonnamment, cette décision était parfaite. Mon feeling de "drive" personnelle ne m'a jamais quittée. Y avait trois lits dans ma chambre... pour une personne seule, c'était encombrant. On m'a trouvé la chambre idéale, patio au niveau du sol. 

Je suis allée saluer la mer. Elle m'a tellement manqué! J'adore le petit vent doux qui me suit partout. Et ce vert et ce bleu qui s'entremêlent. C'est d'une spirituelle beauté! La ligne à l'horizon d'un bleu profond me fait penser aux beaux yeux des jumelles.



Jeudi

Je me promène partout sur le site, lentement. J'adopte une posture que j'aime particulièrement pour marcher, le "maintien de la dignité". J'abaisse mes épaules, dos droit, j'imagine un fil qui tire finement ma tête vers les nuages et j'abaisse un tout petit peu mon menton pour dégager la nuque. Je me sens royale! Je me perds et je me retrouve dans une tranquille dignité, une tranquille jubilation. Faut dire que quelques flûtes de champagne accompagnent mes déambulations. Y a toujours quelqu'une avec un cabaret et un beau sourire qui me croise!!!


Prières pour ceux que j'aime


J'ai deux gros stress.
Les cartes magnétiques qui servent à ouvrir la porte se déchargent pour un tout et pour un rien. Je dois faire recharger ma carte au lobby. En plus, hier soir, un énorme taon noir ou cafard se baladait dans ma chambre. Je l'ai pris avec un papier mouchoir et je suis sortie le mener dans le jardin. La porte s'est refermée. J'ai réalisé que j'étais dehors et nue sous mon djellaba et j'ai du me rendre au lobby en utilisant un vieux truc de sorcière: je me suis rendue invisible. Croix de fer, croix de bois, personne ne m'a vue.

Le deuxième stress, c'est le wi-fi. L'internet, c'est pourri à Cuba. J'ai finalement pu donner de mes nouvelles aux enfants, après de longues irritations!