Le coeur de la cité est un immense espace appelé Grand Plaza, entouré de temples, de palais et des ruines de pyramides à degrés. Les palais étaient reliés aux temples par un réseau compliqué de souterrains. L'énergie qui se dégage de ce haut lieu est encore très puissante. Je la ressentais. Sur la grande place, je me suis arrêtée et j'ai regardé autour de moi, tout était presqu' immobile, quelques groupes de personnes au loin allaient et venaient autour de leur guide. Étrangement, j'étais seule.
Pendant quelques secondes, j'ai eu une vision. D'un seul coup, la Plaza était pleine de vie, j'entendais le brouhaha de la ville et des musiques lointaines. De très jeunes hommes et des moins jeunes déambulaient, certains d'un pas athlétique, d'autres lentement. Beaucoup portaient des pagnes. Il n'y avaient ni femmes ni enfants. Et tout est disparu aussi vite qu'apparu. J'étais à nouveau seule dans cette immense enceinte. J'étais un peu abasourdie, j'ai eu envie de m'asseoir par terre pour me recentrer. Mais je suis allée m'appuyer contre un muret. Des petites fleurs rouges poussaient à travers les vieilles pierres émoussées. Une grande joie m'a envahie, j'avais capté en une fraction de temps, un espèce d'univers parallèle, comme si le passé n'était séparé de nous que par un mince vernis temporel qui parfois se fissure pour révéler ce qu'il cache. En écrivant ce texte, je pense aux premières lignes du poème de Léonard Cohen: "Un bonheur profond".
"Un bonheur profond m'a saisi
Mes amis chrétiens disent
Que j'ai reçu le Saint-Esprit...
C'est simplement la vérité de la solitude...."
Ces images sont très vives dans ma mémoire, je me dis que j'ai peut-être simplement fait un rêve éveillé. Mais la joie ressentie est réelle et encore vivante en moi.
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