"Le concept de justice sociale et d'aide aux démunis sont étrangers à l'hindouisme comme au bouddhisme, ces religions ne valorisent pas la dimension matérielle de l'existence. La croyance dans la loi universelle du karma engendre une sorte de fatalisme et d'indifférence à la misère corporelle d'autrui: il ne sert à rien d'aider les gens dans le malheur, puisque leur condition actuelle provient d'actes commis dans des vies antérieures.
Mère Theresa a commencé son action à Calcutta parce qu'elle n'en pouvait plus de voir mourir dans la rue, dans une indifférence générale, des bébés jetés à la poubelle, des lépreux parqués comme des parias. Elle a rencontré dès le début énormément de résistances et d'incompréhension. Ce n'est qu'après deux décennies, une fois son oeuvre connue dans le monde entier, que les consciences ont bougé et que l'Inde se l'est fièrement appropriée comme une héroïne nationale.
Les orphelinats, les hospices, les léproseries ne sont pas nés en terre hindoue ou bouddhique, mais dans un terreau chrétien qui prône l'amour du prochain comme commandement divin pour transformer le monde. Je crois donc très fécond l'échange entre ce que le bouddhisme a de meilleur: la connaissance de soi, le respect de la nature, la non-violence et ce que l'Occident à de meilleur: les droits de l'homme et le soucis d'autrui."
Ce texte est tiré du livre Dieu, entretiens avec Marie Drucker et Frédéric Lenoir
Ça me fait du bien de savoir ça sur le christianisme. Je suis devenue tellement rébarbative aux religions monothéistes. Mais je demeure viscéralement (!) attachée aux saints et saintes, êtres d'exception qui émaillent la religion catholique, Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, François d'Assise, Hildegarde de Bigen, Charles de Foucauld, Etty Hillesum, la petite Thérèse etc. J'ai rayé longtemps de mon coeur, Dominique de Guzmàn quand j'ai su son rôle de grand justicier dans l'extinction des Cathares, par les armes et les flammes.... c'était un peu comme un chagrin d'amour...
3 commentaires:
Merci Gisèle. Moi aussi ça me fait du bien de me rappeler qu'il y a du bon dans tout. J'aime me souvenir aussi de mes racines, d'avoir grandi dans un creuset religieux qui m'a permis de développer une spiritualité plus libre, non attachée à des dogmes. Il faut toujours savoir d'où l'on vient exactement pour pouvoir quitter un lieu devenu désuet dans notre coeur. Mais, il faut aussi apprendre à ne pas tout rejeter d'un bloc.
J'aime ce que tu dis au sujet des saints, de certains saints, en fait. Sainte-Thérèse d'Avila, par exemple,était très proche d'elle-même, de son humanité. J'avais lu sa vie à 15 ans et je ne l'avais pas vraiment comprise mais je m'étais bien rendu compte que c'était un être d'exception. Je me suis mise à relire sa vie il y a 10 ans, je retourne parfois lire des passages. J'ai compris qu'elle avait une sexualité bien vivante et sans honte.Et que ses extases étaient orgasmiques. Elle m'inspire toujours...
Tu me sais tellement, toi! Merci!
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