lundi 31 mars 2014

Saint-Exupéry raconte l'épopée de Mermoz



Le 27 décembre 1936, Saint-Exupéry apprend que Mermoz vient de lancer au-dessus de l'Atlantique un dernier message: "Coupons moteur droit!". L'anxiété se déploie, ravageuse. Quelques minutes de retard en Aéropostale peuvent être synonymes de drame. Les deux hommes entretenaient une solide amitié. C'est dans Terre des Hommes que Saint-Exupéry rend hommage à l'ami disparu.


Jean Mermoz, l'Archange  1901-1936

Mermoz est fait commandeur de la Légion d'Honneur en 1934. Il était surnommé l'Archange, il était le pionnier de toutes les aventures aériennes, rien n'était trop périlleux pour lui. Entre 1930 et 1936, Mermoz aura effectué vingt-quatre traversées de l'Atlantique Sud. La Croix du Sud, l'avion qu'il pilotait, disparaît en mer le 7 décembre 1936. Trois timbres postaux seront émis en son honneur après sa mort. Les pilotes d'Air France ont longtemps porté la cravate noire pour rappeler le deuil de Mermoz (depuis peu le bleu marine est facultatif). Saint-Exupéry qui traverse une passe délicate entre son mariage qui va à vau-l'eau et ses difficultés financières a du mal à supporter cette épreuve supplémentaire. La disparition de Mermoz semblait impossible. Il est dévasté.


Mermoz

Saint-Exupéry ne vole plus beaucoup, il est devenu homme de lettres. Un jour, en quittant Guatemala City, trop chargé en carburant, son avion s'écrase en bout de piste. Après un coma de plusieurs jours, grièvement blessé, il doit subir plusieurs opérations qui lui laissent des séquelles importantes. Il s'oppose avec force à l'amputation de son bras gauche infecté de gangrène. En convalescence à New-York, il écrit Terre des Hommes dont la traduction américaine sera Wind, Sand, Stars. Il reçoit aux États-Unis le National Book Award pour l'année 1939. Il rentre en France avec un étrange petit bonhomme qu'il porte désormais dans son coeur.

Je lis Saint-Exupéry, l'Archange et l'écrivain et quelques extraits explicatifs sur Mermoz. Titre étrange, puisque l'Archange, c'était le surnom de Mermoz!!!

dimanche 30 mars 2014

Saint-Exupéry raconte l'épopée de Guillaumet


Antoine de Saint-Exupéry, pionnier de l'Aéropostale

"Vol de nuit" son deuxième livre, est un succès littéraire. Les frères Guerlain sortent un nouveau parfum présenté dans un flacon carré et sculpté d'un faisceau d'hélices en rotation dédié à St-Ex et à ses collègues de l'aéropostale; le parfum est baptisé "Vol de Nuit". André Gide ému par le texte lui propose d'en écrire la préface. Il obtient le prix Fémina, déclenchant des jalousies dans les deux clans: d'un côté les écrivains qui n'apprécient pas qu'un homme aux mains pleines d'huile se mette en concurrence avec eux, de l'autre, les pilotes qui reprochent à Saint-Exupéry d'avoir dérogé à la règle de l'anonymat. Aussitôt traduit en anglais, les Américains séduits en font un film Night Flight, avec Clark Gable en vedette. À l'Ermitage, le film restera dix ans à l'affiche. Pour la première fois de sa vie, il gagne beaucoup d'argent; il peut enfin aider sa mère. C'est dans l'action que Saint-Exupéry se réalise, ensuite, il s'ennuie.

Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur au titre de l'Aéronautique civile. Partout où il pose son avion, il est accueilli comme un ami.


Antoine de Saint-Exupéry


Saint-Exupéry et Guillaumet, considéré comme l'un des meilleurs pilotes de l'époque

Saint-Exupéry est invité à rejoindre en Argentine Mermoz et Guillaumet à la mise en service des agences postales en Amérique du Sud à travers l'Atlantique. Ils deviendront  inséparables. 

Texte inoubliable relaté par Saint-Exupéry. "Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait". C'est à bord de son Potez 25 que Guillaumet se perd dans les Andes. Sans équipement autre que son blouson de pilote, il marche, et traverse trois cols. Saint-Exupéry et Delay, pendant cinq jours, sans arrêt, malgré un climat défavorable, fouillent en vain les montagnes. Guillaumet est miraculeusement retrouvé et Saint-Exupéry part chercher le rescapé qui a marché tout ce temps dans la neige pour ne pas mourir de froid. Il lui fallait tenter désespérément de se rapprocher de la civilisation afin qu'on puisse retrouver son corps et que la jeune veuve  touche  la prime d'assurance: pas de corps, pas de prime. "Si je ne marche pas, je suis un salaud, ma femme si elle croit que je vis croit que je marche, mes camarades ont confiance en moi". À son retour à Mendoze, il est accueilli en héros par une foule en délire. Sept ans plus tard, Saint-Exupéry qui a écouté maintes fois le récit de son compagnon le transcrira dans Terre des Hommes. Avec ses mots, la prouesse de Guillaumet est entrée dans la légende.


le Potez 25 de Guillaumet

Loin d'être un roman, Terre des Hommes rassemble divers moments de la vie de Saint-Exupéry étalés sur huit années, de l'épopée saharienne à la guerre d'Espagne en passant par le survol des Andes pour retrouver Guillaumet et par l'épisode de son accident dans le désert de Libye. Le livre sera néanmoins couronné en tant que roman par l'Académie française.

Saint-Exupéry tombe amoureux de Consuelo mais ce n'est pas la femme qui allait lui apporter la sérénité à laquelle il aspirait. Elle est belle, fantasque, pleine d'humour, il est fasciné. Ils se marient en 1931.

Je lis Saint-Exupéry, l'archange et l'écrivain  écrit par Nathalie Vallières

Le 27 novembre 1940, alors que Guillaumet  vole vers la Syrie, son quadrimoteur est abattu par erreur par un chasseur italien au dessus de la Méditerranée. Guillaumet n'est plus......

samedi 29 mars 2014

Antoine de Saint-Exupéry


Antoine de Saint-Exupéry

Enfant, on le surnommait le "Roi Soleil", pas uniquement à cause de sa chevelure blonde et bouclée mais parce qu'il était imaginatif, volontaire, exigeant. Il suivait partout sa mère pour qu'elle lui raconte des histoires, traînant derrière lui une petite chaise verte, "son trône". "Derrière la porte dormait une eau immobile depuis mille ans, à laquelle nous pensions chaque fois que nous entendions parler d'eau morte.  Le caillou que nous lancions commençait son cours comme un astre, car pour nous, cette eau n'avait pas de fond." (Courrier Sud) L'enfance des cinq enfants St-Exupéry se vit au Château de Saint-Maurice où chacun a son domaine, temple secret où sa personnalité se développe. Ils grandissent sous la houlette d'une mère très indulgente qui les laisse agir librement afin que leurs dons musicaux et artistiques se développent.

À six kilomètres du château se trouve le terrain d'aviation d'Ambérieu, où l'on expérimente la fabrication d'aéroplanes. Antoine s'y rend souvent en bicyclette pour voir voler ces énormes chauves-souris. Il se met à hanter les hangars et faisant fi du veto maternel, il reçoit son baptême de l'air. Ravi de cet acte de désobéissance, il gardera un souvenir ébloui de ces brefs instants passés dans le ciel.


Son frère et ses soeurs

En 1917, Antoine perd son jeune frère François, atteint de rhumatismes articulaires; il vit cette épreuve en s'enfermant dans un mutisme douloureux, attitude qu'il gardera toute sa vie chaque fois qu'il sera meurtri dans ses affections.

En 1921, il part effectuer son service militaire. Il est incorporé au 2e régiment d'aviation en tant que simple soldat. "Si vous saviez l'irrésistible désir que j'ai de piloter". En détournant quelque peu les règlements, il passe son brevet de pilote civil. Il est muté au Maroc pour se perfectionner.

Rendu à la vie civile, il se fiance avec Louise de Vilmorin, relation qui se solde par une rupture qu'il n'arrive pas à surmonter. Il trouve enfin un idéal: tout sacrifier au Courrier Sud, quelque soit le temps, se sublimer soi-même pour être à l'heure. Tous les courriers au-dessus du désert de Sahara dataient de la guerre, et les moteurs n'étaient pas fiables. Malgré la solitude, il se sent dans son élément, il entame l'écriture d'un livre comblant ses nuits d'insomnie. Le livre paraîtra en 1929, Courrier Sud:  "Quiconque a vécu la vie saharienne, où tout en apparence n'est que solitude et dénuement, pleure cependant ces années-là comme les plus belles qu'il ait vécues".

Je lis Saint-Exupéry, l'archange et l'écrivain écrit par Nathalie Vallières

mercredi 26 mars 2014

Marek Halter: le cri comme éveil des consciences


Marek Halter

Marek Halter est un écrivain juif français, né en Pologne. Sa mère était une poétesse yiddish. Il est engagé dans de nombreux combats pour un monde plus juste.

Le racisme, c'est la haine de l'autre vu comme dissemblable. 

Cela se passait en 2006, au moment du kidnapping et du meurtre d'Ilan Halini, un jeune français juif torturé à mort par le gang des Barbares. Je m'étais rendu avec des amis de S.O.S Racisme sur le lieu où ses bourreaux l'avaient abandonné, agonisant. Le même soir, je devais parler à la télévision de ma trilogie consacrée aux femmes de la Bible. J'arrivai au studio tremblant de rage parce que dans notre France républicaine, démocratique, on avait pu assassiné un jeune homme parce qu'il était juif!

- "Je suis trop bouleversé par le meurtre d'un jeune juif français pour parler de mes livres.
- De quoi désirez-vous parler?
- J'aimerais pouvoir partager ma colère avec les millions de Français qui nous regardent.  J'aimerais qu'elle devienne la leur. J'aimerais que chacun comprenne le danger du racisme.
- Allez-y!" m'encouragea le journaliste.

Dans la seconde, j'ai réalisé qu'un discours sur le racisme ne ferait que s'ajouter à tous les discours sur le même sujet, et que j'avais peu de chance de me faire entendre, d'associer les téléspectateurs à ma douleur. Je me suis tourné vers la caméra et j'ai demandé: "Savez-vous crier?" À mon grand étonnement, le public qui se trouvait sur le plateau m'a répondu d'une seule voix: "Oui!" - "D'accord, donc je dirai: Contre la bêtise et la haine, CRIEZ! puis je compterai jusqu'à trois.

Pousser un cri à la télévision ne semble pas plus facile que de crier en pleine rue. J'en tremblais d'émotion. Je n'entendais plus rien, j'avais comme du coton dans les oreilles. En voyant le visage du journaliste et l'assistance, j'ai compris qu'ils avaient tous crié avec moi.

Je me croyais seul, nous étions ensemble.

Le lendemain, des automobilistes freinaient à ma hauteur, baissaient leur vitre: "Monsieur Halter, j'ai crié avec vous, hier soir." Je suis persuadé qu'un certain nombre de crieurs sauraient passer, si nécessaire, de ce cri de colère à l'engagement. Le cri comme éveil des consciences.

Je lis Faites-le! Une mémoire engagée de Marek Halter

mardi 25 mars 2014

Marek Halter, un homme bon


Marek Halter


Je lis Faites-le! de Marek Halter

Je hais le terrorisme. Je hais ceux qui au nom de leur foi ou de leur croyance se donnent le droit d'ôter la vie. 

Plus de deux siècles après la Terreur de Robespierre et plus de cent ans après le Netchaïev des Possédés de Dostoïevsky, le terrorisme tue toujours. "Il faut être désespéré pour en arriver là". Rien ne me met plus en colère qu'un tel commentaire sur des images de corps dévastés, celui du kamikaze compris. Je ne connais rien de plus servile, de plus lâche, de plus méprisable, de plus borné qu'un terroriste.

Ceux qui soutiennent qu'il faut aller chercher les terroristes jusque dans le désert du Sahel sont ceux-là même qui, hier, désapprouvaient Poutine qui avait promis "de les poursuivre où qu'ils se trouvent et de les buter jusque dans les chiottes". Certes, le mot désert est moins vulgaire que celui de chiottes, néanmoins les contradictions sont analogues.

Quand les Israéliens pratiquent des éliminations ciblées, la Presse américaine les accuse de dégâts collatéraux. Quand les forces spéciales américaines éliminent Ben Laden au Pakistan, la même presse s'extasie, malgré les dizaines de morts dans l'entourage de la cible.


lundi 24 mars 2014

Cendrars, le vieux légionnaire, est fait Chevalier d'Honneur


La main unique de Cendrars

Joseph Hecht, astrologue suisse, a très tôt deviné quels rouages secrets animent le manchot dont il a dessiné la main gauche en 1917. "Bloc de minerai, pierre magique, peyotl ou mandragore, de quel règne dois-je classer cet androïde à la sève mystérieuse, dont chaque cellule porte une antenne? écrit-il dans ses Portraits astrologiques.

Cendrars tombe malade et son bras fantôme lui fait souffrir mille morts. Une fille naît, Miriam. Cendrars est en crise. Incapable de taper à la machine, il se traîne, il se disperse, il se perd. Il se lance alors, à corps perdu dans le reportage. Il enquête sur les malfrats, l'ombre et le secret. "Les gangters de la Mafia" fait un tabac.

Étrangement, un misérable inconnu, Henry Miller adresse à Cendrars son premier roman "Tropic of cancer", pour le remercier du grand plaisir que lui ont procuré ses livres, surtout "Moravagine", l'un des premiers livres français qu'il ait lu en arrivant à Paris. Cendrars lui rend visite et l'emmène flâner toute la nuit. Il écrivit le premier article paru sur Miller en France: "Un écrivain américain nous est né". Miller lui envoie un deuxième livre, il écrit: À Blaise Cendrars, le colosse malgré lui de ce siècle.


 Cendrars, une sculpture de Auguste Suter

Cendrars arbore une tête de vieux loup de mer surmontée d'un béret basque. Sa manche vide lui donne fière allure, elle est devenue sa marque d'aventurier. Il divorce, quitte sa maîtresse et, Hitler envahit la  Pologne. En 1940, le vieux légionnaire est fait Chevalier de la Légion d'honneur. Et bientôt son fils Odilon sera fait prisonnier en Allemagne, sa fille Miriam réussira à gagner Londres et Rémi, l'aviateur,  mourra dans son avion abattu en plein vol dans le secteur de St-Quentin. Les Allemands entrent dans Paris, ils saccagent sa maison, pillant ses livres, dispersant ses manuscrits à tout vent. Cendrars n'a plus rien. Il se retire à Aix où il vit désormais en ermite. Avec sa radio et une carte, il suit fébrilement la marche du monde et tente d'être utile, ses amis juifs sont en danger. Le pays s'enfonce dans la nuit et la peur.

Puis un voisin lui raconte qu'il a du héberger un officier allemand, son récit l'impressionne si vivement qu'il sort sa vieille Remington poussiéreuse et écrit: "Une nuit, j'étais à l'endroit le plus dangereux..." Le feu prend , les phrases se forment et tout lui revient, la mort de Van Lee pulvérisé par un obus etc... Lazare ressuscite. Il écrit L'Homme foudroyé. Il continue d'écrire alors que ses livres ont été mis à l'index, il raconte l'autre guerre pour tous ces types tombés en masse sans savoir pourquoi et qui lui apparaissent encore en rêve. Il écrit La main coupée, c'est un succès. Il épouse sa maîtresse retrouvée, Rémone. 

Une attaque cérébrale rompt son élan vital suivie par une deuxième qui accroît sa paralysie.  C'est à un homme mutique et diminué que le ministre de la Culture, André Malraux, remet les insignes de Commandeur de la Légion d'Honneur. Blaise s'éteint le 21 janvier 1960. "Construire" aurait été sa dernière parole. Un verbe.



Miriam Cendrar a collaboré à la trame documentaire de ce livre, Album Cendrars.

Et moi je cherche dans ma bibliothèque Moravagine que je veux relire. 
Émue, je pense fort à mon ami Jean Royer. Dans mon coeur, il a deux bras.

mercredi 19 mars 2014

Blaise Cendrars, un poète s'en va en guerre...


Blaise Cendrars par Amédéo Modigliani

"Il pleut dru sous les tirs de barrage. Le feu foudroie le caporal Sauser, qui continue d'avancer, tel un mort vivant, avant de s'effondrer. Le bras droit du poète n'est qu'une plaie béante; sa bataille est terminée mais sa guerre n'aura pas de fin. Il sera amputé. "Si l'esprit humain a pu concevoir l'infini c'est que la douleur du corps humain est également infinie et que l'horreur elle-même est illimitée". Cendrars apprend péniblement à écrire de la main gauche. Le caporal Sauser est naturalisé français. Piètres consolations pour le malheureux manchot assailli de spectres et de cauchemars. Un deuxième fils naît; Fela voulait cet enfant, il s'appellera Rémy.

Cendrars renoue avec les peintres et poètes, Modigliani, Chagall... qui se rassemblent au Café de Flore. Picasso déclare qu'il est revenu de guerre avec un bras en plus. Apollinaire blessé à la tête raconte partout qu'il a "la tête étoilée" mais lui, la guerre lui a  fait perdre le goût de vivre. Il publie La guerre au Luxembourg, son premier livre écrit de la main gauche, le livre d'un revenant harassé par la tristesse du monde. Il a envie de meurtres, de mort, se saoule et se querelle.


Blaise Cendrars 1887-1961

Cendrars a trente ans. Dans la nuit du premier septembre 1917, le gaucher écrit d'une seule traite le scénario d'une étrange apocalypse inversée. C'est sa plus belle nuit d'écriture, une expérience mystique, inattendue, "le début de son aventure d'homme, d'amant du secret des choses" (L'Homme foudroyé). Il a trouvé la cellule intérieure où il communie avec le Verbe, le monde. Il engendre une prose totalement nouvelle, il atteint la compénétration de l'univers, de la vie intérieure et de la parole. Il se sent désormais capable de faire ce que Rimbaud n'a pas fait: revenir en changeant tout.

Je lis Album Cendrars, commenté par Laurence Campa.

lundi 17 mars 2014

Blaise Cendrars décide qu'il sera poète et poète français



Blaise Cendrars (1887-1961), écrivain français d'origine suisse

En 1910, Blaise Cendrars se rend à Bruxelles où il espère "se reconstruire" et trouver son style. Nuit et jour, il se plonge dans un gros dictionnaire français, désespérant de conquérir cette langue qu'il a choisi d'écrire. Une vieille tante meurt en lui laissant un petit héritage; il se rend à Paris parce que c'est là, la vraie place d'un poète. Mais il dilapide son argent, se bagarre, suit les filles dans les ruelles obscures. Une vie de désordre et de liberté.  Paris ne tient pas ses promesses, tourmentée par la misère, sa femme Fela décide de partir pour New-York enseigner le français. Lui, prend le train pour St-Pétersbourg. Il communie avec la mélancolie du paysage russe. Il se baigne à la rivière à l'heure où les chevreuils vont boire. Il se fabrique de l'encre à base de plantes. Il est seul. Féla l'invite à New-York, le Nouveau Monde l'attire. Il accepte. Il a peur de Fela et de son amour, il a peur de ne pas assez l'aimer. Il erre dans le dédale des rues sans fin, "le dos voûté, le ventre creux, le coeur ridé". Il s'attriste de la détresse des prostituées, "polluées par les hommes, et des migrants cherchant leur pitance dans le froid et la pluie". Il n'aime pas New-York.

La nuit de Pâques 1912, il vagabonde... Dans une église, on joue La Création de Haydn, il entre, il écoute. À son retour, il se met à écrire, sans hésiter. Au petit matin, il se relit, il n'a pas trois ratures. Quelque chose eut lieu qui engendra un livre et un nom. Un livre Les Pâques de New-York et un nom nouveau: Blaise Cendrars. La braise, l'art et les cendres, l'autodafé, la renaissance. "Je suis l'autre" écrit-il. 

C'est le retour en France. Le nom de Cendrars se répand. Fela revient et lui donne un fils Odilon. C'est une année féconde, pleine de promesses. Soudain, la guerre éclate. La France décrète la mobilisation générale. Cendrars croit encore en la responsabilité morale de la guerre. Il s'enrôle sous son nom de naissance comme volontaire étranger dans l'Armée française. Il sera le Caporal Frédéric Sauser. L'enfer est à sa porte.... (à suivre)


Je lis Album Cendrars commenté par Laurence Campa

Je voudrais être de celles-là....



Jacques Poulin


Jacques Poulin disait qu'il y a des êtres qui créent des liens, qui tissent une toile invisible sans laquelle le monde s'effondrerait.

Je voudrais être de celles-là, de ceux-là....


Volkswagen blues m'a révélé Jacques Poulin. Cet écrivain a vraiment touché mon coeur.

Monsieur Jacques Poulin, là, où vous êtes maintenant, devenu uniquement énergies divines, je vous salue et j'ajoute émue: Je vous aime!

samedi 15 mars 2014

Vlad l'Empaleur (1431-1476)



Vlad l'Empaleur (1431-1476)

L'Histoire nous révèle une surprenante plongée dans la démence, souvent due aux alliances consanguines des rois et des reines qui plongèrent dans la dépravation et les massacres. Alliance funeste de la folie et du pouvoir absolu.

Principale source d'inspiration du célèbre comte Dracula, Vlad l'Empaleur  ne buvait peut-être pas de sang mais il fut certainement l'un des plus cruel, sauvage et sanguinaire tyran qui ait jamais sévit.

Vlad, de par son éducation princière, était un guerrier, un cavalier et un étudiant exceptionnel: il parlait couramment plusieurs langues et maîtrisait l'art de l'étiquette. Son père était membre d'une société secrète appelée "L'Ordre du dragon" (Dracul). Vlad fut surnommé Dracula, "fils du Dragon". À onze ans, Vlad et son jeune frère furent gardés comme otages dans le palais d'un sultan turc. Il vécut sous une menace de mort permanente et cette expérience le marqua à vie.

Àprès la mort de son père et des années d'exil, Vlad revint dans sa Valachie natale. Déterminé à asseoir son autorité, il convia les nobles du pays à un banquet. Il suspectait nombre d'entre eux d'avoir trahi son père et son frère. Une fois le festin terminé, les vieux et les infirmes furent empalés sur des pieux en bois. Les jeunes et les forts travaillèrent comme esclaves à la construction d'un château. Il réunit tous les mendiants de la région, les enferma dans une grande pièce et les fit brûler vifs. "Pour qu'il n'y ait aucun pauvre dans mon royaume."

Vlad contrôlait ses sujets d'une main couverte de sang, un simple délit mineur se voyait infliger une mort lente et horrible. Le supplice préféré de Vlad était l'empalement. Il transforma cette torture en une forme d'art, arrangeant les pieux et les victimes selon des modèles complexes, certains empalés à l'endroit et d'autres à l'envers. Les pieux de bois, enfoncés de l'anus à la bouche étaient polis et enduits d'huile afin de faciliter le passage dans le corps et pour éviter d'endommager les organes vitaux, afin de permettre une lente agonie. Personne n'échappait à la rage sanguinaire de Vlad. Les femmes étaient empalées avec leur enfant. Il ébouillantait, dépeçait, mutilait.

En 1462, les Turcs, lors de leur invasion de la Valachie, à l'approche de la capitale, virent de larges pieux sur lesquels étaient embrochés au moins vingt mille hommes, femmes et enfants. Une forêt de pals. L'horreur était telle que l'armée effrayée, abandonna les lieux. Mais les Turcs revinrent et attaquèrent. Vlad s'enfuit vers la Hongrie et fut fait prisonnier. Sa cellule devient vite jonchée de cadavres de rats, de souris, et d'oiseaux empalés. Restauré roi, après sa libération, il mourut en 1476, probablement assassiné; sa tête dit-on ne fut jamais retrouvée.


jeudi 13 mars 2014

Caroline de Brunswick, une reine vulgaire


Caroline de Brunswick et George IV d'Angleterre

Caroline de Brunswick était la délirante, tapageuse et sexuellement vorace épouse de son cousin George IV d'Angleterre. Leur bref mariage fut malheureux mais fascina les Anglais.

À vingt-trois ans, le prince avait à la fois une maîtresse et une épouse illégitime: il avait oublié de demander la permission de son père pour épouser une femme catholique. Dépensier incurable, il avait accumulé une telle dette que le Parlement passa un accord avec lui : s'il se mariait avec une candidate admissible et convenable, ses dettes seraient effacées.

Caroline fut la candidate admissible. George fut consterné par cette femme, il ressentit tout de suite envers elle une répulsion naturelle. Il but, dit-on, sans arrêt du premier jour où il la vit jusqu'au mariage au cours duquel il tomba ivre mort  dans une cheminée du château.

George n'avait aucune intention de laisser tomber ses maîtresses qu'il amena avec lui dans sa lune de miel. Il réussit à mettre de côté son aversion pour cette femme manquant d'hygiène et d'une grossière vulgarité afin qu'elle soit enceinte le plus vite possible. Pour pouvoir rompre son mariage, ne craignant pas de la déshonorer ni de jeter l'opprobe sur la Maison Royale de  Grande-Bretagne et de Hanovre, par deux fois, le roi osa la traîner devant le tribunal pour lui intenter une accusation publique d'adultère. (1806-1820)

Caroline quitta l'Angleterre et mena alors une vie parsemée de scandales et d'exhibition publique. Elle eut une liaison avec le beau-frère de Napoléon, puis avec ses courtisans. Un jour, la nouvelle lui parvient de la mort du roi George III. Réalisant que son mari allait être couronné roi, elle prit le chemin du retour. Et... elle rallia le soutien des Londoniens. Le pouvoir du peuple ébranla le Parlement et le divorce ne fut jamais prononcé. Le nouveau roi était furieux et déterminé à ce qu'elle ne soit pas présente à son couronnement. La reine se présenta aux portes de l'Abbaye de Westminster, elle les trouva fermées. Habillée à faire peur, Caroline indignée hurla et tambourina aux portes demandant à entrer. Vainement. Elle mourut quelques semaines plus tard, malheureuse et humiliée. (1768-1821)

Une reine vulgaire mais... un roi goujat!

Je lis Atrocités et folies des rois et des reines de l'histoire

Une reine cruelle et régicide: La Louve de France



Isabelle telle qu'elle nous apparaît dans l'inoubliable série Les rois maudits de Druon


Tous ceux et celles qui se sont passionnés pour les livres et la série télévisée Les rois maudits se rappelle la belle Isabelle, fille du roi Philippe Lebel et de la terrible vengeance qu'elle imagina pour son époux, le roi d'Angleterre, Édouard II.

Isabelle naquit dans la famille royale française et épousa le roi d'Angleterre. L'homosexualité de son mari, son instabilité mentale croissante et un manque de jugement alimentèrent sa rage et son ambition. Elle est entrée dans l'histoire comme une personne sans coeur et impitoyable, qui commit un régicide qui lui valut le titre de "Louve de France".

Édouard et Gaveston étaient amants depuis l'adolescence. Il exclut la reine de sa vie et combla de biens son amant. Les barons et les évêques irrités par les charges financières que leur coûtaient les amours du roi, levèrent une armée et passèrent à l'attaque. Édouard terrifié, s'enfuit avec son amant en abandonnant Isabelle. Cette trahison influencera tous les actes d'Isabelle même après la mort de Gaveston en 1312.

Isabelle trouva refuge en France chez son frère, le roi Charles IV. Elle tomba follement amoureuse d'un Gallois, Roger Mortimer. Ensemble, ils empruntèrent des navires de guerre et partirent affronter Édouard. Victorieuse et implacable, elle ordonna l'exécution de tous les alliés du roi et ceux qu'elle accusa de sodomie. Elle ordonna leur démembrement et la castration.

Isabelle humilia Édouard en l'obligeant à abdiquer en public et répandit la nouvelle qu'il n'était plus en mesure de régner à cause de ses déficiences mentales. Puis elle le fit incarcérer. Elle espérait se débarrasser définitivement de la menace que représentait le roi par la famine et la torture. Mais huit mois plus tard, Édouard était toujours en vie. Isabelle courait le risque de voir une armée se lever en son nom et elle s'impatientait.

Dans un élan qui devait lui assurer une infamie éternelle, elle ordonna à quinze hommes d'aller dans la cellule du roi, au coeur de la nuit, et de procéder à son exécution. On fit entrer dans l'anus du roi un tuyau de corne et on glissa dedans  une broche chauffée au rouge et il mourut ainsi dans d'horribles souffrances.


Le fils d'Isabelle, Édouard III fit exécuter l'amant de sa mère

Le fils d'Isabelle, Édouard III n'oublia et ne pardonna jamais à sa mère le meurtre de son père. Il fit exécuter Mortimer et incarcer Isabelle au château de Norfolk avec l'interdiction de paraître en public. Son incarcération dura près de trente ans. Un tel isolement accentua son déséquilibre mental. La légende raconte que, dans les dernières années de sa vie, elle errait dans les remparts du château, gémissant et hurlant comme une louve folle.

Être roi ou reine au Moyen Âge était une destinée non enviable.  
La consanguinité dynastique rendait les rois fous et souvent d'une cruauté sauvage.

Je lis Atrocités et folie des rois et reines de l'histoire, Alison Ratte et Allison Vale

mercredi 12 mars 2014

La mort et l'intuition de l'immortalité




Raynald Valois

Au sujet de la mort, nous jouissons d'un pressentiment qui a autant de valeur  qu'une révélation: la conviction universelle et immémoriale de l'immortalité d'une partie de notre être, il témoigne d'une intuition si fondamentale que bien peu de personnes peuvent y résister.


L'intelligence utilise comme support de ses opérations des images matérielles mais, par un processus d'abstraction, elle s'élève à des conceptions purement immatérielles, par conséquent, elle est elle-même de nature immatérielle. C'est aussi ce que l'on signifie quand on dit que l'âme humaine est spirituelle. Il s'ensuit que notre esprit, qui n'est pas fait de matière, ne peut être détruit. Donc, il est immortel. Voilà ce que dit la philosophie, celle de Platon, d'Aristote, de Thomas d'Aquin et d'une foule d'autres,  musulmans, juifs ou chrétiens. Ils viennent confirmer nos propres intuitions.

La mort est un bref état de passage vers un état de conscience qui continuera et qui cristallisera les trésors de bonheur amassés au cours de notre vie. Une fois mort, nous ne basculerons pas dans des extrêmes de bonheur ou de malheur, paradis ou enfer.

Je lis Un Dieu sans nom de Raymond Valois, philosophe

lundi 10 mars 2014

La connaissance de Dieu... une intuition

Il faut se rappeler que la connaissance de Dieu s'est d'abord présentée à l'humanité comme une intuition, influencée par l'inconscient, et empreinte des émotions suscitées par le sacré. "Terrible, fascinant, mystérieux, étrange, inquiétant, énorme" sont les expressions que l'homme a spontanément éprouvées en face du surnaturel.

Ce côté sombre de la mentalité archaïque est loin d'avoir complètement disparu. Songeons seulement aux sorciers, aux loups-garous, aux revenants qui faisaient frémir nos ancêtres il y a à peine quelques générations. Même si les prêtres n'osent plus parler du diable ni de l'enfer il n'en reste pas moins que ces représentations se sont incrustées dans la conscience occidentale et ont influencé en sourdine la perception commune que l'on se fait de Dieu. On n'a qu'à songer à la doctrine américaine de l'axe du mal pour se convaincre que la tendance à diaboliser les personnes et les choses n'a pas été totalement évacuée de notre très moderne Occident.

Dans The Field, Lynn Targgart voit la possibilité d'une révolution compète à propos de la conscience: "Au niveau le plus profond, les études suggèrent aussi que la réalité est créée par chacun de nous seulement par notre attention. Au niveau inférieur de l'esprit et de la matière, chacun de nous crée le monde".

Avons-nous inventé le diable? Et Dieu?

Je lis Un Dieu sans nom de Raynald valois

samedi 8 mars 2014

Journée de la Femme 2014... un hommage!

Je m'unis par le coeur, par l'âme et par l'esprit à toutes les femmes du monde, à toutes les petites filles qui deviendront femmes, à toutes les mères qui ont porté et aimé des filles et à tous les bébés-filles qui naissent inexorablement à chaque minute Je leur souhaite la bienvenue et j'espère pour elles un monde accueillant et plus responsable face à leur bonheur.

La vie m'a fait côtoyer bien des femmes magnifiques, généreuses, des fleurs d'intelligence, d'amour et de tendresse. Je pense à elles, le coeur reconnaissant, le coeur heureux. J'en ai côtoyée une d'une façon très assidue, ma fille, Marie-Héllène; elle est de même, magnifique, généreuse, pétillante d'intelligence et de tendresse. Et, elle est belle ....Elle nous est infiniment précieuse.



Marie-Héllène Thibault


En ce jour, je salue ma mère, mes soeurs, mes filles, ma bru, mes amies, mes lectrices et toutes les femmes que j'ai connues. Je salue aussi les hommes qui les aiment et les hommes qui m'aiment aussi. Leur amour fait de nous de meilleures femmes, des femmes savourant plus consciemment la vie.

Quand une chose est nécessaire c'est impossible qu'elle n'arrive pas.
C'est ma parole d'espérance et d'offrande en ce Jour des Femmes.

vendredi 7 mars 2014

Le rapport à l'Absolu est inscrit dans notre psychisme....


Raynald Valois est un professeur retraité de la Faculté de philosophie de l'Université Laval, P.Québec

Au Québec comme dans de nombreux pays d'Europe, il ne reste plus que des temples presque vides, que nous continuons d'entretenir avec le zèle des historiens, des archéologues et des conservateurs de musées. Il y a dans cette ferveur de collectionneurs, la crainte de voir disparaître dans la débâcle des trésors irrécupérables, un peu comme des espèces en voie de disparition. Et ce n'est pas sans raison.

Nous sommes en grand nombre devenus libres penseurs. Malgré toute l'insécurité qui en découle, nous sommes peut-être en train de vivre un passage dangereux qui est sur le point de nous propulser vers un renouveau spirituel encore insoupçonné. La pratique religieuse traditionnelle cède de plus en plus la place à un culte intérieur, comme si l'on comprenait maintenant que la vraie religion est celle du coeur et "que la lettre tue" tandis que "'esprit vivifie".

Plusieurs ressentent le besoin d'entrer en relation directe avec Dieu; ils sont de moins en moins sensibles aux rites et croyances collectives des générations précédentes. Une telle attitude s'harmonise naturellement avec le message de Jésus: "J'ai beaucoup de choses à vous dire mais vous ne pouvez le porter à présent. Mais quand viendra l'Esprit de vérité, il vous introduira vers la vérité tout entière."

Il s'agit donc d'une révélation d'un nouveau type. Or, ce qui se produit dans le coeur d'un individu lui appartient comme d'un bien propre et aucune autorité ne peut prétendre en assumer la gérance. Quand on a vraiment compris une vérité, parce qu'une intuition l'a rendue manifeste, on n'a plus besoin de la recevoir du dehors, on n'a plus besoin de croire, on sait: la foi personnelle remplace la croyance. Certaines vérités sacrées, autrefois cautionnées par l'Église, sont devenues la propriété de la conscience individuelle, sans perdre leur caractère sacré. Le rapport à l'Absolu est inscrit dans notre psychisme de façon aussi déterminant qu'un instinct.

Je lis Un Dieu sans nom  de Raynald Valois

mardi 4 mars 2014

Un Dieu sans nom...et la contingence



Magnifique mandala sur la page couverture du livre de Raynald Valois, Un Dieu sans nom



Raynald Valois pense qu'une majorité silencieuse de personnes ne se considère ni athée ni croyante, mais pressent qu'un Être suprême veille sur l'univers: un Dieu sans nom. De tout temps les plus grands penseurs ont confirmé cette intuition. Dans cette lignée de philosophes, l'auteur Raynald Valois livre ses réflexions originales et audacieuses sur le sujet.



Anna Arendt a magnifiquement résumé l'esprit de l'existentialisme.


"La contingence, c'est  quelque chose qui se produit, alors qu'il n'existait aucune tendance naturelle à ce qu'elle arrive. C'est ce qui arrive sans aucune raison, ce qui aurait bien pu ne jamais se produire, ce qui est le simple fruit du hasard.

Pourquoi y a-t-il cette chose-ci et cette chose-là, alors qu'il n'y avait rien auparavant? D'où le leimotiv existentialiste de l'absurdité de l'existence individuelle: sans aucune raison et sans explication,  je suis tout de même là. Je suis absurde et pourtant j'existe. C'est l'existentialisme de La Nausée de Jean-Paul Sarte. Pourquoi suis-je ici maintenant alors que je ne viens de nulle part et ne vais nulle part? Pourquoi moi et pas un autre? Qu'est-ce que ça signifie que d'être moi? C'est ce que Sarte appelle l'angoisse existentielle.

L'être de l'homme dans le monde n'est finalement rien d'autre que de s'y maintenir. Le mode fondamentale de cet être dans le monde est l'inquiétante étrangeté d'être sans patrie et la peur qui est son corollaire. Dans l'angoisse, qui est fondamentalement l'angoisse devant la mort, s'exprime le ne-pas-être-chez-soi dans le monde.

La vie individuelle se voit suspendue au-dessus du néant qui s'ouvre sous elle comme un gouffre sans fond: pourquoi suis-je ici maintenant alors que je viens de nulle part? L'univers dans son entier existe de façon purement contingente."


Propos de Raynald Valois dans son livre Un Dieu sans nom

Je n'ai jamais aimé Jean-Paul Sartre. Ni l'homme ni l'oeuvre. Je devrais peut-être le relire. C'est que j'aime tellement mieux Camus!


lundi 3 mars 2014

Platon, l'Homme et son étoile




Dans le Timée, Platon assure que Dieu a créé les âmes en nombre égal avec les étoiles et a distribué à chaque âme une étoile différente... et celui qui vit bien durant le temps qui lui est accordé retournera vers le séjour de son étoile conjointe.

Théorie complètement obsolète mais combien poétique. Plusieurs nuits dans ma vie, couchée sur le sol ou allongée sur une chaise-longue j'ai repéré dans le ciel "mon  étoile". Comme nous sommes interreliés et que pour reprendre l'expression d'Hubert Reeves nous sommes "des poussières d'étoiles", je fixais une étoile jusqu'à ressentir l'étoile observée comme mienne. J'aime bien penser qu'à chaque fois j'ai repéré  la seule et unique "Étoile-Gi"

Jodorowsky

L'astéroïde 261 690 a reçu le nom du célèbre réalisateur chilien, Jodorowsky sur proposition de Jean-Claude Merlin, l'astronaute amateur français qui a découvert l'astéroïde. Je trouve cette  idée et cette photo tout à fait merveilleuse! Il est content!