"C'est en parcourant les cieux que le croissant devient pleine lune"
"Le savoir élève celui qui n'est pas haut placé"
J'ai vu cet homme à la télé, Hassan Massoudy. Et toute la fascination que j'éprouve pour la calligraphie arabe m'a ressaissie. Je suis allée en Espagne, j'ai vu l'Alhambra, et j'ai eu un coup de coeur pénétrant pour ce château. Au-dessus de la grande porte, il y avait un poème calligraphié. C'était tellement beau! De la poésie intégrée à l'architecture... Une poésie en soi, ce lieu sublime! Je n'ai pu oublier ce moment. Revenue au pays, je me suis procuré encres et plumes, mes calames à moi, et j'ai suivi des cours de calligraphie.
Hassan est un homme né en Irak, mais il s'est trouvé pris au coeur de la tourmente politique qui conduira à l'avènement de la dictature. Après de multiples séjours en prison, il quitte l'Irak pour la France en 1969, libre mais déchiré. Il fait ses Beaux-Arts à Paris, il est peintre et calligraphe. La légèreté et la transparence de ses lignes créent une émotion profonde. Je le voyais tracer ses figures dans une gestuelle magnifiquement assurée et j'ai ressenti une peine de ne pas pouvoir apprendre avec lui. J'ai aimé le regarder travailler, je l'ai aimé, lui!
Les phrases qu'il calligraphie ont été écrites par des poètes ou des écrivains du monde entier. Hassan Massoudy n'est pas le fossile vivant de la vieille calligraphie arabe. C'est un artiste de notre temps. Son art , malgré ses racines millénaires, plonge dans la tradition de l'Orient.