dimanche 18 août 2013

Une femme mystique: Âisha al-Mannûbiyya


Saida Âisha est la sainte de l'islam la plus vénérée de Tunisie (1198-1299)

"Ravie de Dieu", dès son enfance Âisha passe pour folle et s'attire les railleries de son entourage. À douze ans, elle reçoit la visite d'Al-Kadir (l'initiateur de Moïse): "Tu es inscrite sur mes registres depuis 3 000 ans" s'entend-elle dire. Afin de couper court aux ragots, son père décide de la marier mais elle refuse et elle s'installe à Tunis. Elle nous est montrée tantôt entourée de disciples dans la mosquée de Saule ou en retraite pieuse errant parmi les tombes. Elle vivait de dons, dons qu'elle redistribuait aux plus pauvres. Elle mourut septuagénaire et fut enterrée à Tunis.



Âisha, surnommée Saida, la Dame

Âisha s'enorgueillit d'avoir appris le Coran de Dieu lui-même. Elle déclare avoir reçu de l'archange Mikâîle un breuvage paradisiaque grâce auquel lui ont été  octroyées neuf vertus. On ne lui connaît pas de maîtres, elle dit avoir été instruite directement au sein de Dieu. Auteur de nombreux prodiges, Âisha se proclame à plusieurs reprises "pôle des pôles" et vicaire de Dieu. Lors de ses transes mystiques, le coeur d'Âisha est "absent en Dieu", éteint à lui-même, éperdu dans la présence divine. Son hagiographie, gardé à travers les siècles, n'a jamais cessé d'être. Ses copies attestent de la grande dévotion portée à la sainte par les actes de donation dont certains ont été faits par les beys de Tunis.

Son culte qui perdure à ce jour s'est amplifié notamment depuis la disparition de sa tombe. Le mausolée de Âisha, situé à la Manouba, sur le site de la maison paternelle, a été totalement ravagé par le feu,  dans la nuit du seize octobre 2012, mausolée parmi les plus révérés du pays. Cette destruction est une immense perte pour la Tunisie.

Texte écrit par Nelly Amri

En exhumant un texte vieux de sept siècles, la démarche de l'auteure relève de la "quête de la trace" d'une  sainte parmi les hommes.

Je termine ces portraits de femmes mystiques avec celui d'Âisha. Je ne la connaissais pas quand je suis allée en Tunisie. Je la chercherai si j'y retourne.

Je lis Les femmes mystiques

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