jeudi 4 janvier 2018

L'impact des traumas émotionnels sur le cerveau des enfants


Boris Cyrulnik, psychiatre français

Je lis Psychothérapie de Dieu de Boris Cyrulnik,  2017

Lorsqu'un enfant passe les premières années de sa vie dans une niche sensorielle appauvrie par un malheur survenu dans son milieu (mort d'un parent, maladie, précarité sociale), le manque de stimulation de ses lobes préfontaux provoque une atrophie apparente. Or, la fonction principale de ces lobes consiste à anticiper et à freiner les réactions émotionnelles de l'amande rhinencéphalique dans les hémisphères. Désormais, pour cet enfant, la moindre information fait l'effet d'une agression à laquelle il réagit par la fuite, l'inhibition ou l'agression défensive. Un tel enfant est difficile à aimer, apprend mal à parler et à socialiser. Il ne peut pas acquérir les trois régulérateurs de l'émotion.
                          - le contrôle neurologique
                          - la maîtrise verbale
                          - la normalisation par les rituels culturels (et le rend souvent suicidaire)
Il connaît la loi mais ne peut s'empêcher de passer à l'acte. Son court-circuit mental l'empêche d'anticiper le mal qu'il va faire en ne freinant pas ses pulsions.

J'ai une admiration bouleversée pour tous ces parents adoptifs qui relèvent ce défi d'imprégner  à nouveau l'amour  dans le psychisme de ces enfants blessés. Et je pense à ces millions d'enfants victimes de guerres politiques qui deviendront les adultes blessés de notre avenir. Je les bénis tous et leurs parents aussi!


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