Judith, environ 200 ans avant Jésus-Christ, lors de la révolte des Macchabées
Je lis les intrigantes femmes de la Bible, Claude Rapé
Ce sera bien la seule. Elle serait cette épique guerrière qui sévissait au nom de Yahvé dans le contexte des guerres de Babylone ou Ninive ou l'Assyrie ou Israël. Le rédacteur anonyme s'empêtre dans les chronologies, les lieux et les noms. Les églises protestantes ont inclus ce livre de Judith dans les canons bibliques vantant les prouesses de cette femme ''superbe et vigoureuse''. Il y eut une version hébraïque ou araméenne du livre de Judith.
Les Assyriens avaient pour cible les territoires des douze tribus d'Israël. La Judée particulièrement se mit en alerte d'autant que Holopherne assiégeait Béthulie, la ville où vivait Judith, ''veuve riche, vertueuse, pieuse et belle''. Le roi Ozias tenta de négocier des délais avec les assiégeants. Plus audacieuse, Judith prit spontanément le pouvoir en affirmant qu'elle rendrait la liberté aux enfants d'Israël par la volonté de Dieu. Descendante de Siméon, elle avait fait le voeu de venger l'honneur des Juifs. Arguant que si Holopherne tombait sous les coups d'une simple femme, ce serait la preuve que Dieu l'aidait.
Se parant comme une princesse, elle sortit de la ville assiégée pour aller au devant du général Holopherne. Sa beauté et son charme lui ouvrit la tente du guerrier. Il lui offrit de manger et boire à sa table. Mais elle revendiqua de ne manger que les produits que sa loi autorisait et sa servante qui l'accompagnait lui servit des mets casher. Forte de son ascendance érotique sur le militaire, elle évoqua aussi la nécessité de quitter la tente chaque nuit pour aller prier son dieu. Il accepta. La garde rapprochée du général s'habitua ainsi à la voir circuler librement avec sa servante.
Mais au bout de trois jours, Holopherne fut en appétit de chair et de bonnes chères. Il voulut une fête et y convia celle-ci, sa future conquête. Elle accepta l'invitation, évitant adroitement de boire le vin des Assyriens. Holopherne, mis en joie par cette conquête facile but ''plus de vin qu'il n'en avait jamais bu en un seul jour'' puis s'effondra sur sa couche sans avoir joui du corps de la belle guerrière. Judith saisit un sabre et trancha la tête de l'illustre guerrier. Elle déposa la tête de l'ennemi dans son sac à provisions et rentra à Bethunie avec le sanglant trophée, sans avoir été inquiétée par les soldats.
À l'aube, elle ordonna qu'on expose la tête du général en haut des remparts de la ville. La panique s'installa chez les soldats en constatant le corps décapité de leur chef, gisant sous la tente. Apeurés, les soldats fuirent, mais, poursuivis par les Judéens, ils furent exterminés.
Un ''Cantique de Judith'' vante l'héroïsme de la jeune femme et la Bible dit qu'elle atteignit l'âge de 105 ans. Sa servante fut affranchie et Judith honorée au point que, lors de sa mort, un deuil de sept jours fût respecté et que ''la paix de Judith'' dura '' longtemps après sa mort''.
Le fait que son nom signifie ''la juive'', que ce sont la prière, le jeûne et la Loi qui furent ses armes appuie la thèse d'un récit écrit pour galvaniser les consciences autour de sa constitution et de son passé. Judith reste donc un sujet de polémique.
J'en connais une Judith, belle et douce guerrière, une femme humblement formidable. Salut Judith!
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