Ludwig van Beethoven
Beethoven est un héros. Il a résisté à toutes les attaques. Le hasard le jette dans un environnement médiocre, entre un père ivrogne et une mère domestique. Il s'élève quand même. Cupide, ténor manqué, râté, son père le contraint à apprendre le clavecin à coups de gifles, le violon à coups de pied, il affame son fils, l'insulte, l'humilie. Ses parents lui accordent peu d'affection, ne sachant pas très bien en quoi ça consiste. Qu'importe, Beeethoven aimera la musique et l'amour.
À 26 ans, la surdité le frappe, l'endolorit, l'isole chaque jour davantage. À part ses trois premiers opus, il écrira son oeuvre entière affligé de cet handicap. Privé par son mal des liens sociaux, amicaux, conjugaux, condamné à la solitude, il ne connaît guère de plaisir. L'infirme écrira néanmoins un Hymne à la Joie au crépuscule de sa vie.
Avant de devenir notre héros, Beethoven fut le héros de sa propre existence. Il ne baissa jamais les bras. Puisque la destinée lui défendait d'entendre la musique, il la créa sous son crâne de sourd. Grâce à son talent, il la rendit contagieuse. Générosité de celui auquel on ne donna que misère. Inépuisable... seule la mort en vient à bout. Mais deux cent ans plus tard, Beethoven demeure. On joue ses pièces, on le statufie, on le vénère. Ludwig est revenu, invincible.
Back, c'est la musique que Dieu écrit.
Mozart, c'est la musique que Dieu écoute.
Beethoven, c'est la musique qui convainc Dieu de prendre congé car Il constate que l'homme envahit désormais la place. Le lien est rompu entre Dieu et la musique. Dieu réside loin, l'homme fait sans lui.
Je lis Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent de Éric Emmanuel Schmitt, avec la Neuvième en toile de fond. J'arrête tout et ... j'écoute!
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