Denis Faïk est docteur en philosophie, maître de conférences au département Arts et Culture de l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace à Toulouse. Il est professeur diplômé de yoga de l'Institut français du yoga.
Je lis Ne cherche pas et tu trouveras de Denis Faïk
La vigilance est l'acuité d'une conscience engagée dans chaque détail de l'existence, les gestes, les mots, les actions, quelle que soit la valeur qu'on leur accorde a priori. Aucun mouvement de la vie quotidienne ne mérite plus d'attention qu'un autre. La vigilance les accompagne tous parce que tout est essentiel. Les choses que nous faisons chaque jour sont autant d'occasion de nous centrer dans le présent, qu' il s'agisse de servir son café, ouvrir son journal, mettre la table, se laver les mains, etc... Pour ce dernier acte, notre attention peut ainsi se porter sur le toucher du savon, le contact avec les mains, la manière de frotter, les mains qui tournent, l'eau, puis la façon de les essuyer, le contact de la serviette, etc. Il convient de concentrer son esprit sur chaque détail qui se déroule dans l'instant.
Cette concentration sur le bouquet infini des choses à chaque seconde permet de freiner et d'annihiler les agitations du mental. La présence totale dans les mouvements de la vie prend ''toute la place'', si bien que nos désirs, nos craintes et autres effervescences émotionnelles (stress, pression) ne peuvent agiter notre esprit. Notre conscience demeure alors en elle même, ici et maintenant, dans la réalisation. Si toute mon attention est dans l'acte de me laver les mains, pour revenir à l'exemple précédent, alors mon mental n'a plus de place pour accueillir autre chose. Je me lave les mains, c'est tout. Je ''m'immobilise'', je prends conscience du souffle, de mes sens qui perçoivent les sons, les parfums, dans une simple et juste réception de l'environnement et de moi-même, sans profit, sans but.
Dans cette concentration, il y a une mise à l'écart des résultats, de la récompense, de ces choses qui flattent l'égo. Libéré de toute pensée qui porte ailleurs, le geste n'est plus alors vécu que comme émerveillement, accomplissement. C'est ainsi qu'il y a lâcher-prise, qui est un acte sans attachement à l'échec ou à la réussite.
''On s'exercera donc à vivre au jour le jour, sans soucis du lendemain, puis à vivre l'heure présente, puis la minute et la seconde même, pour essayer dans une vigilance aiguë et calme d'atteindre le point critique où le présent ne s'échappe plus.'' J. Papin
Il n'est pas question d'être aveugle aux conséquences néfastes d'une action. Il s'agit d'occuper tout l'espace mental par le geste, aussi bien balayer, manger, ou se promener. Il y a dans l'action, une neutralité psychologique, l'esprit n'étant qu'à ce qu'il fait, aucun contenu mental construit ne parasite l'esprit.
Ça me parle tellement, j'y travaille beaucoup. Je persévère!
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