vendredi 16 juillet 2010

Dany Laferrière et Apollinaire



Dans "L'Énigme du retour", Dany Laferrière raconte l'histoire de son ami qui lui parle de son père, mort en prison.

"Ils ont saccagé sa bibliothèque, soi-disant qu'elle dissimulait des livres communistes. Cet homme détestait les communistes, parce qu'il les soupçonnait de ne pas aimer la poésie! Il a reçu un coup à la tête et il est mort d'une hémorragie cérébrale quelques jours plus tard."

Dany Laferrière continue : "Mon ami, ne se trouvait pas à la maison quand les sbires du régime sont passés. Et "Alcools" est le seul livre qui n'a pas été détruit ce jour-là, puisqu'il l'avait, comme toujours, avec lui. Il ne s'est jamais dégrisé d'Apollinaire. Il n'a pas voulu quitter le pays."

Dany Laferrière, L'Énigme du retour

L'oncle de son ami, lui, ne lisait que du Fédérico Garcia Lorca!!!

Qu'un homme en vienne à ne lire qu'un seul livre, toute sa vie restante, c'est très mystérieux pour moi. Les Livres Saints, oui, je sais que certains le font. Mais un recueil de poèmes... ah!

J'ai souvent pensé que les prières des ermites et des cloîtrées, tout comme l'amour des mères et des pères pour leurs enfants recréaient sans relâche l'équilibre constamment fragilisé de ce monde. Maintenant, je sais que l'oeuvre du poète est absolument nécessaire aussi.

Merci Dany Laferrière pour ce si beau livre et merci aussi, à Guillaume Apollinaire pour cette éternelle poésie.




"Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure"

Apollinaire


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