lundi 30 septembre 2013

Voir la Vierge en train de lire...




L'Annonciation de Simone Martini est peut-être la seule oeuvre où Marie tient un livre. La Marie de Martini est  en train de lire, juste avant l'arrivée de l'ange, où précisément, il lui annonce son destin: "Voici, la jeune fille est enceinte et elle va enfanter un fils qu'elle appellera Emmanuel" (Isaïe).

Le livre que tient Marie dont le texte nous est caché est comme une tentative de restaurer le pouvoir intellectuel dénié à la vierge.  Soudain, à cette lumière, l'Annonciation de Martini devient subversive.

Moi, ce que j'aime dans cette représentation de Marie, c'est l'ennui profond qu'elle semble manifester vis-à-vis  l'ange qui la dérange dans sa lecture!!!


Je lis L'Histoire de la lecture de Alberto Manguel 


Le fait de connaître un lecteur peut affecter notre opinion d'un livre.

"Je le lisais à la lumière d'une bougie, ou au clair de lune à l'aide d'une grosse loupe" raconte Adolf Hitler à propos de l'auteur d'un roman d'aventures Karl May, condamnant ainsi cet auteur de récits tels que The treasure of Silver Lake au même sort que Richard Wagner, dont pendant des années la musique ne fut pas jouée en public en Israël, parce qu' Hitler l'avait admirée.

Au cours des premiers mois de la fatwa contre Salman Rushdie, quand il fut devenu de notoriété publique qu'un auteur avait été menacé de mort pour avoir écrit un roman, le journaliste américain de télévision John Innes garda sur son bureau un exemplaire des Versets sataniques chaque fois qu'il présentait ses commentaires sur quelques sujets que ce fut. Il ne faisait allusion ni au livre, ni à Rushdie, ni à l'Ayatollah, mais la présence du roman sous son coude manifestait la solidarité d'un lecteur avec le destin du livre et de son auteur.

Aucun commentaire: